Chapitre 40 : Riley

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Je sentis sa présence dans mon dos avant même qu'elle ne fasse connaître son arrivée. Les poils de mes bras s'étaient instantanément irisé à son approche. Elle se racla la gorge afin d'attirer notre attention sans savoir qu'elle l'avait déjà. Stephen se redressa et lui adressa un grand sourire amical en déposant ses haltères. Celui-ci n'avait rien d'un sportif-né mais avait le mérite de vouloir changer cela depuis le jour où j'avais demandé du matériel de musculation afin de ne pas perdre la forme. Il m'accompagnait dans chacune de mes séances avec plaisir. Nous ne parlions pas. Seuls les grognements, dus à l'effort, se faisaient entendre de nos bouches. Cela durait, habituellement, deux heures par jour. Le médecin refusait que j'excède ce temps-là, estimant que je ne devais pas forcer davantage.

Je m'abaissais afin de récupérer une serviette pour m'éponger en me tournant dans la direction de l'occupante de mes pensées. Lorsque je lui fis face, je pus la surprendre en train de me reluquer, ce qui m'apporta, immédiatement, satisfaction. Je savais qu'elle était attirée par moi. Cela ne faisait plus aucun doute. Depuis quelque temps, son regard était bien plus insistant sur ma personne, ce qui me donnait espoir pour la suite. Cependant, j'espérais qu'elle serait suffisamment patiente pour attendre que je puisse remettre ma vie sur les rails. Cela était ma plus grande crainte. Je ne savais pas quelle serait ma réaction si elle venait à rencontrer un autre homme durant ma longue période de reconstruction. Je ne cessais de me suriner que cela serait le signe qu'elle n'était pas faite pour moi mais je savais que ce n'était que des mots. J'allais beaucoup mieux. Mon esprit était plus éclairé mais Roxie... je sentais qu'elle était à moi. Je sentais au plus profond de moi qu'elle serait, à l'avenir, celle qui viendrait compléter le puzzle de ma vie... la partie manquante après ce long périple que je m'apprêtais à entreprendre. Je ne savais pas si ce sentiment venait encore de mon passé, ou s'il était réel. Néanmoins, il était bel et bien là et je ne pouvais l'ignorer.

- C'est l'heure de la séance du gaillard, annonça-t-elle.

- On avait terminé de toute manière, déclara Stephen. Tu devrais retourner prendre une douche avec de commencer, me conseilla-t-il.

Je confirmais en hochant la tête et les quittai rapidement. Je ne perdis pas de temps et me précipitai sous la douche. J'aimais beaucoup mes séances avec Roxie. D'une patiente implacable, elle laissait le temps au temps et ne me forçait en rien à évoquer des moments douloureux.

« Je préfère que cela vienne de vous, avait-elle dit lors d'une de nos nombreuses séances. »

J'aimais les moments passés avec elle. Je n'avais jamais ressenti le besoin de parler de choses désagréables. Je préférais le dénie que me confronter au passé. Cependant, tout était différent avec elle. Je lui vouais une confiance aveugle. Cela était fou ce qui pouvait sortir de votre bouche lorsque vous trouviez la bonne personne. Je n'avais jamais été aussi loquace de ma vie que depuis le début de ma véritable thérapie. Je n'aurais jamais pensé que cela pourrait réellement marcher. Pourtant, les résultats étaient là. Je me sentais un peu plus léger à chaque fin de séance, me libérant d'un bout supplémentaire de mon enfance. Cela avait eu bon de me faire reconnaître que mon père avait toujours une emprise sur moi malgré les années. Il ne m'avait jamais quitté. Il avait toujours été là, dans un coin de ma tête. Grâce à l'aide de Roxie, je l'éjectais un peu plus, chaque jour. Il devait disparaître et me laisser vivre ce que j'avais à vivre. Ainsi, je m'étais rendu compte qu'en voulant me protéger, je me faisais du mal. Éloigner les personnes qui voulaient entrer dans ma vie était une forme autodestruction. Roxie ne me permettait plus d'agir ainsi. Il y avait, bien sûr, des jours mieux que d'autres mais je voyais, à présent, qu'il y avait une infinité de chemins qui se dressait devant moi et que je n'avais qu'à choisir celui qui me tentait le plus. Je n'avais plus à me confronter à ceux qui se trouvait être les plus tortueux et escarper. D'autres horizons s'ouvraient à moi. Je m'étais retrouvé ici afin de conquérir ma belle, quitte à le faire de force. À présent, mes plans me semblaient fous et inhumains. Elle m'avait donné une chance. J'avais été, toute ma vie, dans l'obscurité. Elle m'avait montré la lumière et m'offrait la possibilité d'y vivre, une fois sortie de l'annexe. J'en avais hâte. Je mesurais l'opportunité qui s'offrait à moi. Je ne voulais pas la gâcher. D'autant plus que la récompense, au bout du chemin, était similaire à celle de mon plan de départ mais la vision qu'elle m'offrait était diamétralement opposé.

The spicy benefactress~Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant