1. Un appel inespéré.

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- Charlie -

Jeudi 3 novembre 2022

Deux mois que j'avais officiellement obtenu mon diplôme et mon avenir semblait toujours aussi flou. Je prospectais déjà depuis le début de l'année, et jusqu'ici que des refus voire une absence complète de réponse. Il faut dire que quand votre rêve est le sport automobile, et pas n'importe quelle catégorie : la Formule 1, c'est à dire la quintessence de ce domaine, vous comprenez vite que les rêves ne sont malheureusement parfois que des rêves.

J'avais contacté toutes les écuries depuis le début de la saison 2022, avant même l'obtention de mon diplôme pour mettre le plus de chance de mon côté, les opportunités dans ce milieu sont tellement limitées que je ne pouvais pas prendre le risque d'attendre septembre. Surtout qu'à cette période ils ont autre chose à faire que de recruter leur équipe média pour la saison 2023, c'est en général la dernière ligne droite pour la décision des titres pilotes et constructeurs.

Mais le fait est que nous sommes en novembre, les titres sont décidés et les équipes pour 2023 très certainement également. Ce qui signifie que je vais devoir envisager un plan de secours et commencer à chercher dans d'autres domaines avant de finir simplement sans emploi pour une durée indéterminée. C'est donc plutôt dépitée, avec une tasse de chocolat chaud agrémentée de petites guimauves et d'une bonne dose de chantilly - un maigre réconfort - que je me décide ce matin à arpenter les sites d'offres d'emplois.

Cela va faire deux bonnes heures que je fais défiler les annonces, et je dois avouer que je suis encore plus déprimée. Aucun autre domaine ne me fait envie, et les annonces me semblent toutes plus déprimantes les unes que les autres ... Je crois que je n'ai pas encore assez fait le deuil de mon rêve de sport automobile pour pouvoir m'ouvrir à d'autres possibilités sans les voir comme un calvaire inévitable.

Cependant je dois être réalise et terre à terre, mon loyer ne va pas se payer tout seul et si pour l'instant je m'en sors grâce à mes économies, et le petit boulot que j'avais pendant mes études que j'ai réussi à conserver jusque la fin de l'année car mon patron est un amour je ne vais pas pouvoir tenir très longtemps.

Je décide donc de m'accorder une pause de dix minutes, je m'installe sur le balcon de mon appartement avec un plaid autour de mes épaules et un nouveau chocolat chaud tout aussi diététique que le premier pour observer la ville.

Le bruit et l'agitation de la capitale ne m'ont jamais dérangée, au contraire, je trouve que cela a un côté rassurant, c'est l'illustration même de la vie. Un monde en mouvement, mais qui pour l'instant avance sans moi.

Je suis perdue dans la contemplation de ce paysage urbain que je connais par cœur lorsque je sursaute en entendant mon portable sonner à l'intérieur. Comme toujours il est enfouit sur une tonne de documents parce que je suis légèrement désordonnée, et lorsque je le trouve enfin je suis soulagée de voir que mon interlocuteur n'a pas encore abandonné. Toutefois, je fronce légèrement les sourcils en voyant un numéro inconnu dont l'indicatif m'indique pourtant qu'il vient bien d'Angleterre.

« Oui ? Je décroche.

- Mademoiselle Jones, c'est bien ça ?

- Euh oui .. Je veux dire c'est moi. A qui ai-je l'honneur ?

- Je suis Monsieur Evans, je sais que je vous réponds un peu tardivement mais nous avons reçu votre CV et j'aimerai vous proposer un entretien si vous êtes toujours à la recherche d'un poste.

- Oui absolument ! »

Je laisse mon enthousiasme déborder et je réalise que je ne sais même pas pour quelle entreprise il travaille. Si ça se trouve c'est un des CV que j'ai envoyé l'an dernier quand je cherchais un boulot d'appoint en plus de mes études.

Celle qu'il n'attendait pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant