11. Un pas en avant ?

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- Charlie -

Jeudi 02 mars 2023 (Gp de Barhain)

Si la plupart des pilotes et des équipes sont restées sur place étant donné que le premier week-end de course suit directement les essais, j'ai - en accord avec Christian - choisi de rentrer en Angleterre. Premièrement car visiter le royaume de Bahrain pendant plusieurs jours ne m'intéressait pas, ensuite car je n'avais pas envie de rester seule pendant près d'une semaine, et enfin car l'idée de devoir passer du temps avec le néerlandais si je restais ne me tentais aucunement.

Je n'ai pas vu ma mère pendant mon temps en Angleterre, celle-ci étant toujours campée sur ses positions. Cependant revoir mon père a été une vraie bouffée d'air frais, et lorsque je lui ai raconté mes débuts compliqués avec mon nouveau partenaire de galère - oui, Max Verstappen - il a été extrêmement compréhensif et comme toujours de très bons conseils.

C'est donc pleinement remotivée, bien décidée à m'imposer face à ce pilote infernal qui a décidé pour je ne sais quelle raison obscure de se montrer pénible que je retrouve aujourd'hui le paddock pour la première journée de médias officielle de la saison.

Évidemment je l'ai préparée en amont, et même si cela ne convient pas à Monsieur je ne regarde pas mes mails je n'ai pas changé de façon de procéder. Puisqu'il ne veut pas faire d'efforts, il se contentera de mes mails préparatoires. Hors de question de devoir me battre pendant des heures avec lui pour prévoir une visio ou une rencontre, surtout si c'est pour l'entendre dénigrer mon travail et mes capacités lors de ses entretiens s'ils avaient lieu.

Après un rapide passage par l'hôtel pour déposer mes affaires et enfiler un t-shirt Redbull - les marques de ma nuit avec Carlos ayant disparues, je peux enfin abandonner le polo qui est beaucoup plus épais - et je prends un taxi direction le circuit. Une fois arrivée je me rends directement à l'hospitalité pour une dernier briefing avec l'équipe avant de rejoindre les journalistes pour une journée chargée.

Étonnement lorsque je ressors Max est déjà là à  l'heure et il semble d'humeur cordiale, sûrement l'effet de la reprise, c'est un pilote je sais bien qu'il n'attend que ça. Nous n'échangeons que le strict minimum mais tout se passe bien que cela soit la conférence de presse ou les nombreuses  interviews individuelles : tout le monde veut entendre le double champion du monde en titre, il ne fait pas un seul faux pas.

Cependant, ce qui me fait sourire c'est le fait qu'il ne peut pas nier qu'il lit mes mails : il est peut être arrogant, mais il ne peut pas se présenter sans être préparé. Je ne fais aucune remarque, il tentera forcément de retourner les choses à son avantage mais alors que certaines questions délicates que j'avais anticipées arrivent sur le tapis, je me retiens de sourire de façon trop voyante en le voyant réciter mot pour mot une nouvelle fois les réponses que j'avais proposées.

« Charlie, dis-moi que c'était la dernière je t'en supplie. »

Il semble réellement vidé, il faut dire que cela fait plusieurs heures que nous enchainons les interviews et je peux le comprendre, et cela explique certainement qu'il ait oublié qu'il devait se montrer insupportable avec moi pour un temps. Et même si l'envie de lui faire une remarque concernant le fait qu'il vienne de me supplier est très grande, je préfère penser à l'envie de préserver cette relation neutre de travail naissante que de vouloir marquer un point supplémentaire dans notre petite guéguerre inutile et puérile.

« Oui, et pour le week-end aussi, je t'ai ménagé les autres jours. À part les débriefs médiatiques obligatoires tu n'as plus rien de prévu.

- Parfait. »

On arrive devant l'hospitalité Redbull et souhaitant profiter de cet élan de positivité je vais pour lui proposer de faire les préparations des interviews de manière plus interactives et humaines notamment pour le jeudi en prévoyant des rendez-vous.

Celle qu'il n'attendait pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant