22. Cesser de lutter.

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- In your arms, I'm safe and sound
You turn my world right upside down -

- Charlie -

Jeudi 1 juin 2023 (GP de Barcelone)

Je ne voulais pas lui faire ce plaisir, mais là c'est trop. Ma mère, Max, cette fille ... et personne qui ne réagit. Ils ont sûrement raison, si je me respectais un peu je n'aurais sûrement pas couché avec Carlos dès mon arrivée. Comment expliquer que tant que de gens répètent la même chose sinon ?

Pourtant, je n'arrive pas à étouffer ce sentiment d'injustice. Carlos a fait la même chose, et lui personne ne semble le juger. Non moi je suis une salope, mais lui c'est normal. Évidement.

Épuisée, vidée, salie et complètement esseulée je m'effondre sur le bord de trottoir. Tant pis si les passants me prennent pour une folle, tant pis si ce n'est pas le lieu, je n'ai pas la force d'aller plus loin.

Je me recroqueville sur moi même, et la tête posée sur mes genoux je laisse couler toutes mes larmes de tristesse, de colère et de frustration. J'aurais mieux fait de ne jamais revenir. Oui à Monaco j'aurais dû abandonner, je ne serais pas tombée si bas.

Je devrais me relever, appeler un taxi, rentrer à l'hôtel mais je n'ai pas l'énergie. Je n'ai plus la force de rien. Alors je reste simplement assise sur le sol au milieu de cette rue heureusement pas très passante de Barcelone à attendre. Attendre rien ni personne, juste attendre et pleurer.

Soudain, j'entends la porte claquer un peu plus loin mais je ne relève pas la tête. A quoi bon me donner encore en spectacle. Qui que ce soit, je ne leur ferais pas se plaisir. Je me suis assez laissée humilier pour la soirée.

Je n'entends rien, personne ne parle et je commence à me dire que c'était un des autres clients du restaurant. De toute façon Hannah n'était pas présente ce qui signifie qu'il ne reste personne pour me soutenir ou prendre ma défense. Alors je ne bouge pas je continue simplement d'attendre que la crise passe et d'être en état de rentrer à l'hôtel, puis en Angleterre pour de bon.

Mes sanglots commencent à se calmer, mais alors que j'envisage de me relever je sens soudain une présence à mes côtés. Un bras passe autour des mes épaules mais si ce geste m'apporte un étrange réconfort, je ne peux pas m'empêcher de sursauter ne comprenant pas ce qui se passe.

Mais lorsque je relève la tête et confirme l'identité de celui qui se trouve à mes côtés, je ne retiens pas un mouvement de recul. Sa présence n'a pas de sens, je ne veux pas qu'il me voit comme ça.

« Qu'est-ce que tu veux ? Le spectacle à l'intérieur ne t'a pas suffit ? »

Je tranche d'un ton sec incapable de faire la part des choses et encore trop retournée par les événements. Et puis je me dis que c'est tout à l'heure que j'aurais dû trouver ce courage de prendre la parole.

« Je suis désolé, Charlie ... vraiment désolé. J'aurais dû intervenir avant.

- Pour quoi faire ? Tu penses la même chose de toute façon. Que je ne suis qu'une salope. C'est ce que vous pensez tous. »

Je replonge ma tête dans mes genoux, ne voulant pas qu'il puisse assister encore plus à ma crise de larmes. Qu'il se casse, la représentation est finie. Désormais énervée, je trouve finalement la force de me relever. Ou du moins c'est ce que je crois, car à peine relevée je manque de m'effondrer à nouveau réalisant que je ne sais même pas où aller.

Mais alors que je m'attends à retrouver le sol, les bras de Max qui n'a visiblement pas compris le message s'enroulent autour de moi. Il m'empêche de tomber et de façon tout à fait surprenante, il m'attire contre lui avant de me serrer dans ses bras.

Celle qu'il n'attendait pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant