Celle qu'il n'attendait pas

49. Amour et préjugés.

- Max -

Jeudi 20 juillet 2023 (GP Hongrie)

Oh putain. Christian et ses idées je vous jure. Je sais que ça partait d'une bonne intention, sûrement qu'après tout ce qui est arrivé il a voulu montrer à Charlie qu'il était de son côté, et faire un geste pour elle. Mais très honnêtement c'était une vraie idée à la con, et le timing ne pouvait pas être pire, surtout quand on connait les idées plutôt arrêtées de sa mère.

Alors qu'un homme et une femme d'une cinquantaine d'années que j'imagine être ses parent nous font désormais face, j'hésite quant à l'attitude à adopter avec Charlie. Je ne veux rien faire qui puisse empirer les choses alors si mon bras est toujours posé autour de ses épaules j'attends que Charlie décide de la façon dont elle veut gérer les choses.

Mais de façon assez surprenante, là où je m'attendais à ce qu'elle s'éloigne pour éviter le conflit avec sa mère, Charlie vient se blottir un peu plus contre moi tandis que sa main vient chercher la mienne de façon plus que visible vu notre position. Je serre doucement ses doigts, et je l'encourage comme je peux lorsqu'elle relève ses yeux vers moi avant qu'elle ne reprenne finalement la parole.

« Papa, Maman quelle surprise. J'imagine que je ne vous présente pas Christian Horner mon patron, commence-t-elle. Et voilà Max, Max Verstappen : c'est le pilote avec lequel je travaille, et mon petit ami. »

Si je ne savais pas l'état dans lequel sont les relations entre Charlie et sa mère, l'attitude de cette dernière m'aurait déjà bien aiguillé. Si son père sourit chaleureusement et avance rapidement pour prendre sa fille dans ses bras, sa mère elle garde les lèvres pincées tandis qu'elle hausse les sourcils d'un air entendu face à la remarque de sa fille.
La vraie question est donc : mais que fait-elle ici ?

En tout cas ce qui est certain c'est que je ne la laisserais pas traiter Charlie comme elle a pu le faire par le passé. Je n'ai peut être pas été un ange avec elle à chaque instant, mais j'ai déjà vu les ravages des reproches cruels de sa mère sur elle et je refuse de la voir verser une seule larme à cause de cette femme, qu'elle soit sa mère ou non. Soit elle accepte sa fille comme la femme merveilleuse et talentueuse qu'elle est, soit je n'hésiterais pas à la faire sortir du paddock.

« Max, enchanté de te faire ta connaissance. Enfin je peux t'appeler Max ? se reprend le père de Charlie un peu gêné.

- Évidement Monsieur Jones. Je suis également ravi de faire votre connaissance, je réponds poliment en serrant la main qu'il me tend.

- Oh appelle-moi Henry s'il-te-plait. Et voici ma femme : Amanda. »

Si cet homme semble charmant, l'écart entre son attitude et celle de sa femme tranche réellement. Du coin de l'oeil j'ai observé l'accolade tout ce qu'il y a de plus mécanique et distante qu'elle a donné à sa fille, et le sourire qu'elle m'adresse tout en croisant les bras devant elle dans une posture complètement fermée est tout ce qu'il y a de plus faux.

« Enchanté Madame. »

Toutefois je fais comme si je n'avais rien remarqué, hors de question de créer des problèmes, la situation est déjà bien assez tendue d'elle-même. Je prends donc mon air le plus aimable, celui que je réserve habituellement aux soirées mondaines avec les sponsors où je dois faire bonne figure alors que je préfèrerais être n'importe où ailleurs.

Charlie qui semble vraiment perplexe face à l'attitude malgré tout discrète de sa mère, et surtout de leur présence à mon avis revient se coller à moi, et je l'entoure de suite d'un bras pour tenter de la rassurer et lui montrer que je suis là pour elle et avec elle. Si je vois sa mère se tendre, sûrement qu'elle se retient de faire une remarque, son père lui pose un regard très tendre sur sa fille ce qui me rassure : au moins l'un de ses parents est fier d'elle et la traite comme elle le mérite.