Celle qu'il n'attendait pas

Bonus : A lovely Christmas.

- Charlie -

Mercredi 6 décembre 2023 (Monaco)

Un chocolat chaud avec des petits marshmallows dans les mains, une romance de Noël prévisible à souhait mais réconfortante à la télévision, mon plaid préféré sur les épaules j'attends sagement que Max rentre de son rendez-vous. Des contrats publicitaires à renouveler et renégocier avec ses avocats : voilà une après midi passionnante en perspective et autant dire qu'il risque d'être de mauvaise humeur en rentrant. Peut être que j'ai dû attendre un autre jour pour les initiatives en fait.

Cela dit, j'imagine que je vais bientôt être fixée car la porte de cet appartement que nous partageons depuis plusieurs mois déjà vient de s'ouvrir. Trop tard pour faire volte-face et impossible de cacher mon craquage du jour. Ce n'est pas comme si c'était possible de toute façon ... Alors je choisis de jouer l'innocente en gardant les yeux obstinément fixés sur l'écran l'air de rien.

« Salut toi. »

La voix de Max me parvient doucement alors que je le sens dans mon dos, il se penche dans ma direction et dépose un tendre baiser sur mon front tout en me posant sur les jambes un joli bouquet de fleurs. Des petites roses d'un rouge profond nouées avec un joli ruban doré, sa nouvelle passion. Loin de moi l'envie de me plaindre j'adore ses petites attentions, cependant il va nous falloir acheter des nouveaux vases parce que c'est déjà le troisième bouquet depuis notre retour d'Abu Dabi et à ce rythme là, on va en manquer.

« Oh merci mon amour, je relève un regard attendri vers lui, que me vaut ce plaisir cette fois ?

- Rien, j'aime simplement t'offrir des fleurs et le fleuriste en bas de la rue fait de magnifiques bouquets.

- C'est les bouquets qui sont magnifiques ... ou la fleuriste ? »

Alors que je hausse un sourcil je dois me mordre l'intérieur des joues pour ne pas éclater de rire. D'abord car j'ai toute confiance en Max donc ce n'est que de la provocation gratuite. Ensuite je doute que Claudine la sexagénaire qui tient la boutique soit vraiment son style. Et enfin parce qu'il n'a toujours rien remarqué.

« Tu m'as démasqué, je dois avouer que ... Oh bordel ! »

Bon j'imagine qu'en relevant la tête il a finalement constaté ce que j'avais fait. Cependant j'ai du mal à lire autre chose que la surprise sur ses traits, et je ne sais pas trop à quoi m'attendre.

« Charlie Jones, tu peux m'expliquer ce que fait ce sapin de cinq mètres de haut dans notre salon ?

- Alors en fait il fait trois mètres, plus ça ne passait pas j'ai vérifié d'abord, j'argumente en me levant. Ensuite nous sommes en décembre donc c'est bientôt Noël. »

N'arrivant toujours pas à déchiffrer ses émotions, je tente mon regard le plus attendrissant possible cumulé à une moue boudeuse, c'est un combo qui le fait toujours flancher : ça devrait donc réussir à faire passer la surprise. Max continue néanmoins de fixer le sapin pendant ce qui me semble être une éternité avant de finalement se tourner vers moi. C'est l'heure de savoir si mon numéro de charme est toujours aussi efficace.

Si c'est le cas, il faudra que je prenne des notes pour me rappeler exactement ce que je dois faire la prochaine fois qu'il me dit non pour un massage.

« J'imagine qu'il ne pouvait pas être ... moins imposant, demande-t-il l'air en partie désespéré.

- Ça aurait fait moins beau forcément, je réponds mielleuse.

- Évidement, sourit-il malgré lui. Où avais-je la tête. »

Alors qu'il termine sa phrase, son bras passe autour de ma taille pour m'attirer vers lui et l'instant suivant ses lèvres effleurent les miennes dans un baiser aussi chaste qu'enivrant. Immédiatement mon corps se réveille et je veux plus, cependant ça ne semble pas vraiment dans ses projets, d'autant que le sapin qu'il ne maudit pas autant que je l'avais imaginé captive toujours autant son attention.