35.Stay with me.

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- Charlie -

Vendredi 23 juin 2023 (Angleterre)

Je ne sais pas combien de temps nous restons là, Max allongé dans mon dos devant le film qui meuble le silence ambiant. L'atmosphère est étrange, si je suis heureuse qu'il soit là ça n'efface pas tout et je pense qu'il le sait d'où le fait qu'il garde une certaine distance et n'insiste pas vraiment pour forcer la conversation ou faire autre chose que regarder cette comédie romantique qu'il ne doit pas trouver très passionnante.

Cependant je le sens jouer doucement avec ma main comme pour me rappeler qu'il est là - comme si je risquais d'oublier sa présence. Ses doigts se mêlent et se démêlent d'avec les miens lorsqu'il n'est pas simplement en train de tracer des petits cercles sur le dos de ma main. Je ne dis rien, et si je ne réponds pas vraiment à son geste, j'en savoure le côté rassurant et apaisant.

Le film touche presque à sa fin lorsqu'un bâillement vraiment peu discret finit par m'échapper, et Max ne l'a pas manqué car je l'entends rire doucement dans mon dos. Mais alors que je m'attends à ce que ce silence étrange perdure, il semble prendre cela comme un signal et je le sens se relever prudemment derrière moi.

Il s'assied à mes côtés en gardant ses mains sur mes jambes, comme si garder un lien physique entre nous était nécessaire. Sauf que je commence à paniquer, une boule apparait immédiatement dans mon ventre alors que je m'attends à ce qu'il m'annonce comme la fois précédente qu'il est l'heure pour lui de partir. Et soudainement je regrette de ne pas avoir réellement profité de sa présence en boudant pour pas grand chose car finalement l'essentiel était qu'il soit là.

« J'en connais une qui à l'air fatiguée » tente-t-il de plaisanter.

Je ne réponds rien, à la place je me relève pour m'asseoir à mon tour pesant à la fois le pour et le contre de ce que je me retiens de dire. Et puis alors que sa main vient une nouvelle fois se poser sur ma jambe, et qu'il m'offre un sourire hésitant mais sincère, je cède :

« Max ... tu es vraiment obligé de partir maintenant ? »

Je n'aime pas le côté suppliant que j'entends dans ma voix mais je le remercie de ne pas le relever ni de trop s'en réjouir. À la place, il se contente de se décaler et de venir passer un bras autour de mes épaules. Je me laisse aller contre son torse mais je soupire en réalisant que ça veut certainement dire oui.

« Je ne sais pas, souffle-t-il en jouant avec une mèche de mes cheveux. Ça dépend, est-ce que même si je suis un gros con tu voudrais bien de moi ici pour le week-end ?

- Pour tout le week-end ? »

Je ne peux pas m'empêcher de relever la tête vers lui soudain à nouveau pleine d'énergie et si ma question pourrait laisser un doute sur mon approbation à cette idée, je pense que mon sourire plein d'espoirs lui est plutôt clair.

« Oui tout le week-end, ça serait l'occasion de me rattraper. »

Sa proposition me laisse sans voix. Et alors qu'il remet en place une mèche de cheveux derrière mon oreille je réalise aux traits de son visage qui commencent à afficher une certaine perplexité qu'il attend une réponse de ma part.

« Enfin je ne veux pas m'imposer, tu avais peut être ...

- Non ! Je l'interromps. Non, évidemment que je veux que tu restes. »

Je commence à m'agiter sur place, et alors qu'un sourire apparait à nouveau sur son visage je le vois se pencher doucement alors je retient ma respiration m'attendant à sentir la caresse de ses lèvres sur les miennes. Notre baiser de tout à l'heure était certes intense, mais je ne serais pas contre recommencer.

Celle qu'il n'attendait pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant