Celle qu'il n'attendait pas

50. Son vrai visage.

- Charlie -

Samedi 22 juillet 2023 (GP de Hongrie)

Je ne sais par quel miracle elle a réussi à faire illusion jusqu'ici, je ne sais pas si mon père lui a parlé ou si elle a compris d'elle même que son comportement était exagéré - j'en doute - mais le fait est que pour l'instant tout est calme. Que ce soit le soir lors des repas que nous prenons tous ensemble, ou pendant les moments de la journée où je suis avec eux pour leur expliquer le fonctionnement du week-end en général : rien à signaler.

Elle a même réussi à feindre de s'intéresser à mon travail, c'est pour dire.

Pourtant je ne lui fais absolument pas confiance, je la connais assez pour savoir qu'elle joue un rôle. Je vois ses lèvres se pincer régulièrement, l'agacement dans ses yeux et la tension dans son attitude. Elle feint, elle prétend et elle se contient : ce n'est pas durable mais très honnêtement vu l'état des choses c'est déjà ça et surtout le maximum à espérer d'elle.

« Bébé, arrête de ressasser et essaye de te détendre. »

Les mains de Max se posent tendrement sur mes épaules alors qu'il dépose un baiser sur ma nuque et je sursaute.

Trop perdues dans mes pensées, je ne l'ai pas entendu me rejoindre sous la douche. Puis l'instant d'après, son corps se colle contre le mien alors qu'il laisse désormais ses doigts glisser sensuellement le long de mon dos me faisant frissonner malgré la chaleur brûlante de l'eau qui ruisselle sur nous.

Sans rien ajouter, je me laisse simplement aller contre lui et sa présence suffit comme souvent à m'apaiser. Évidement toutes mes réflexions et mes doutes ne disparaissent pas complètement mais je les relègue dans un coin sombre et lointain de mon esprit, pour un temps.

Un temps très appréciable puisque je me retourne pour faire face à Max, et tandis que ses mans viennent se poser sur le bas de mes reins je viens nouer mes mains derrière sa nuque. Nous n'avons pas besoin de mots, nos regards et nos gestes nous suffisent pour communiquer. Et le baiser que nous échangeons alors langoureux et passionné est bien assez explicite, tout comme la suite de cette douche qui se révèle bien plus épuisante physiquement que je ne l'avais imaginé au départ.

Ce n'est absolument pas raisonnable un jour de qualifications, j'en suis consciente cependant je ne suis pas capable de résister aux caresses exquises de Max qui part à la découverte de mon corps comme s'il ne le connaissait pas par coeur. Et surtout je n'écoute que mon corps et mon coeur qui me réclament Max, tout entier et cette étreinte charnelle dans laquelle nous nous unissons pleinement pour notre plus grand plaisir

***

Lorsque je vois Max prendre la pôle en fin d'après-midi, je souris en secouant légèrement la tête ... visiblement ce n'est pas un peu d'exercice physique le matin qui suffira à lui faire perdre de sa performance et de son talent. Je profite que mes parents soient à l'étage bien occupés dans la loge VIP pour m'éclipser dans la driver room de Max, je ne suis pas contre un petit moment rien qu'à deux pour fêter cette nouvelle pôle parce que depuis le début du week-end, mes parents sont toujours là autour de nous.

Je ne prends pas la peine de prévenir Max, je sais que s'il ne me trouve pas dans le garage c'est là qu'il viendra me chercher, c'est toujours ici qu'on se retrouve. Installée sur le bureau de la petite pièce, je pianote donc sur mon portable et prépare toutes les applications qui vont m'être nécessaires en zone de presse. Je suis si concentrée que dans un premier temps je n'entends pas la porte s'ouvrir.

Ce n'est que lorsque j'entends le bruit de talons claquer sur le sol que je relève brusquement la tête pour une surprise pas spécialement agréable.