Celle qu'il n'attendait pas

33. Le pardon.

- Charlie -

Dimanche 18 juin 2023 (GP du Canada)

Évidement cet insolent est allé chercher la victoire. Il sourit fier de lui sur le podium, et vu le clin d'oeil qu'il m'offre, je sais très bien à quoi il pense. Est-ce que je lui en veux vraiment ? Non, je ne pense pas ; par contre j'ai réellement été blessée qu'il aille tout de suite penser que j'ai pu coucher avec Pierre.

En fait j'étais surtout énervée de voir à quel point ce qu'il peut penser de moi m'atteint. La façon dont les choses évoluent entre nous me fait peur, tout s'emballe trop vite. Nous sommes passés d'un extrême à l'autre, il y a peu encore nous on passait notre temps à se hurler dessus pour rien et désormais on s'embrasse à la moindre occasion. Certes c'est beaucoup plus agréable, mais ce n'est pas plus sain.

Ce n'est pas comme si on savait où on allait, ce qu'on voulait ou qu'on construisait réellement une relation. On ne fait qu'exploiter cette tension entre nous mais de manière différente. Sauf que c'est toujours une bombe qui menace d'exploser, à tout moment et dont les conséquences seront imprévisibles. Et puis qu'est-ce qui se passera quand l'un de nous voudra plus ? Ou voudra clarifier cette situation ?

Je n'ai pas vraiment le temps d'y penser davantage, il est l'heure de retourner au garage et à peine y suis-je arrivée que Max fait son apparition et glisse sa main dans la mienne pour m'entrainer jusque sa driver-room. Évidement il la lâche dès qu'il a noté que je l'avais suivi, et si je ne dis rien, et que mes réflexions n'ont pas quitté mon esprit, la présence de Max et ce qui va probablement arriver prend largement le dessus dans mon esprit.

À peine sommes-nous entrés dans la pièce que je me retrouve plaquée contre le mur et que le corps de Max collant de champagne et de transpiration mélangées se presse contre le mien. Cependant je n'y prête absolument pas attention, je réponds à son baiser urgent lorsque ses lèvres viennent prendre possession des miennes tout en laissant mes mains venir passer dans ses cheveux.

Sans arrêter de m'embrasser, Max passe ses mains sous mes fesses et je viens enrouler mes jambes autour de sa taille alors qu'il nous déplace dans la pièce. Quelques secondes après, je me retrouve assise sur le bureau de la petite pièce qui semble avoir la hauteur idéale. Tout en laissant ma langue continuer de jouer avec celle de Max, j'écarte légèrement les jambes afin qu'il puisse se rapprocher encore plus de moi ayant un soudain besoin de rester entièrement en contact avec lui.

Ses mains sont sur mes hanches, sous mon t-shirt j'ai la sensation que ma peau s'embrase au contact de la sienne. Je commence à laisser mes doigts jouer avec la fermeture de sa combinaison qu'il porte toujours, je la descends jusqu'en bas mais alors que je commence à glisser mes mains entre elle et son fireproof bien décidée à faire disparaitre les deux, Max s'arrête brusquement. Il stoppe mon geste, et cesse de m'embrasser en même temps.

« Charlie, arrête s'il-te-plait, attends. »

Il se recule d'un pas sans plus me regarder, et le choc est tellement brutal dans mon corps, mon esprit et mon cœur que j'ai la sensation que je vais juste me mettre à pleurer face à ce rejet soudain. Je viens replacer mes mains sur mes jambes et j'attends immobile face à lui ne comprenant pas ce que j'ai fait de mal.

« Max ... Qu'est-ce ... Qu'est-ce que j'ai fait ? »

J'essaie de contrôler ma voix mais elle est plus tremblante que ce que j'aurais souhaité. Je vais pour descendre du bureau, souhaitant juste partir et disparaitre mais cela semble lui rappeler que je suis encore là. Max revient alors vers moi et pose ses mains sur mes genoux doucement.

Je ne comprends pas ce nouveau changement d'attitude, et je commence vraiment à envisager de partir avant de devenir folle. Quand je disais tout à l'heure que nous restions une bombe prêt à imploser, j'avais décidément raison.