30. Pas à pas.

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- Charlie -

Jeudi 15 juin 2023 (GP du Canada)

Il faut vraiment que j'arrête de boire comme ça. Ce n'est pas possible, il va me falloir le week-end entier pour m'en remettre. Je ne me remercierais jamais assez d'avoir refuser les demandes d'interviews pour Max aujourd'hui étant trop énervée après lui et souhaitant passer le moins de temps possible en sa compagnie. Cela veut dire que maintenant que la conférence de presse est terminée, je n'ai plus rien à gérer.

Et cette demi-heure était déjà bien trop longue à mon goût, j'ai bien cru que ma tête allait exploser avant la fin. Cela a bien fait rire Hannah, mais l'avantage c'est que ma tête de zombie m'a permis d'éviter l'inquisition sur la fin de soirée hier - enfin pour l'instant. Il faut dire que cette soirée a réellement était un carnage, du grand n'importe quoi !

Désormais allongée sur la couchette de la driver-room de Max pendant qu'il est avec ses ingénieurs, j'ai le temps de me refaire le fil de tout ce qui s'est passé. Et le moins que l'on puisse dire c'est que j'en ai des choses auxquelles penser, tellement d'ailleurs que je ne sais même pas par laquelle commencer.

Ou peut être que je sais. Max. Comme si de toute manière, j'avais autre chose en tête que son caractère de merde, ses yeux bleus hypnotisant et ses lèvres tentatrices depuis qu'il est parti de chez moi la semaine dernière.

Avant qu'il ne vienne, je pensais réellement que cette tension entre nous n'était que le fruit d'une attirance physique et de l'opposition de nos forces de caractère cherchant constamment la rivalité. La vérité, c'est que j'ai vite était obligée de constater qu'il y avait autre chose.

On a beau dire qu'un geste généreux et bienveillant ne compense pas tout, certaines actions ont plus de valeur que d'autres parce qu'elles arrivent dans les moments qui comptent vraiment. Et l'intervention de Max ce soir là en Espagne, la façon dont il a pris soin de moi et le fait qu'il ait débarqué chez moi après l'altercation avec ma mère ... le problème c'est que c'est ça les gestes qui comptent.

Pas toutes ces fois où l'on s'est hurlé dessus sans excuse ni raison valable. Au contraire, c'est tout cela qui ne voulait rien dire. Ça, ce n'était que l'expression d'une certaine frustration, d'une peur de l'attachement, sûrement de la sensation qu'il y avait quelque chose de plus fort et de plus beau juste derrière mais nous n'étions pas prêts à y faire face.

Le sommes-nous aujourd'hui d'ailleurs ? Je ne pense pas. Nous sommes toujours sur un fil, en tout cas moi qui me demandais depuis plusieurs semaines ce que je voulais vraiment je crois que la réponse m'est apparue très clairement quand il est parti ce jour là la semaine dernière quand il est parti.

D'abord je me suis effondrée en larmes, puis j'ai commencé à être purement dans une colère noire après lui. Ensuite c'est à moi que j'en ai voulu de réagir de la sorte pour rien : il ne voulait pas de relation, il me rejetait et alors ? Ce n'est pas comme si je voulais quelque chose de lui.

Et puis tout a commencé à retomber et j'ai réalisé.

J'ai réalisé que je voulais plus, que finalement j'espérais quelque chose. Je voulais qu'il soit resté, qu'il m'ait gardée dans ses bras toute la nuit en me promettant que tout irait bien. Je voulais qu'il continue de me faire rire comme dans ses jours où il est d'humeur à faire des trêves. Je voulais qu'il m'embrasse. Je le voulais lui.

Une fois cette vérité clairement établie dans mon esprit, impossible de faire taire ce débordement de d'émotions : de la colère après lui, après moi, après ma mère, après l'univers. Et cette sensation d'avoir été faible, trop faible parce que c'était moi qui était tombée. J'étais tombée pour lui sans qu'il le cherche, sans le vouloir alors qu'il n'avait rien fait pour. Et maintenant tout semblait sans espoir, il avait été clair. Il ne voulait pas de moi.

Celle qu'il n'attendait pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant