7. De l'électricité dans l'air.

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- Charlie -

Vendredi 24 février 2023 (Bahrain - Essais de pré-saison)

J'ai été surprise de constater que Max était bien là une demi-heure plus tard, prêt à se rendre en zone de presse, toujours de compagnie aussi pénible il ne faut pas exagérer mais tout de même c'est un progrès. Nous nous rendons donc vers le carré médiatique en silence, et pour une fois il n'en fait pas qu'à sa tête mais accepte de suivre mes indications pour l'ordre des interviews. Nous n'avons même aucune joute verbale durant toute la durée des temps d'attente entre les interviews ce qui relève du miracle.

Alors que l'on est en train de quitter la zone de presse, je remarque Hannah et George au bout de l'allée qui sert de sas qui viennent d'en sortir et alors qu'elle nous fait signe de les rejoindre, une voix résonne dans mon dos. Je m'arrête quelques instants alors que Max continue son chemin sans se préoccuper de savoir si je le suis ou non.

« Charlie, attends ! »

Je me retourne et je ne masque pas ma surprise en découvrant mon interlocuteur ce qui ne lui échappe pas au vu du grand sourire triomphant qui s'affiche sur son visage.

« Je suppose que je dois me sentir flattée de constater que tu t'es forcément renseigné pour obtenir cette information. »

Je peux noter à la lueur d'étonnement dans ses yeux qu'il ne s'attendait pas à cette répartie, mais étrangement avec lui c'est beaucoup plus simple qu'avec Max. Je ne me sens pas impressionnée, et puis je ne bosse ni pour lui ni avec lui, cela modifie donc aussi le cadre de mes propos. Dans le pire des cas il n'est pas content, mais aucun risque pour mon poste.

« Un point pour toi princesa. »

Je lève les yeux au ciel en souriant à l'entendre m'appeler ainsi mais ça ne l'arrête absolument pas.

« Alors dis-moi, où en es-tu dans ta tentative de domptage de notre cher lion néerlandais ? »

Il le désigne du regard mais je ne me retourne pas, ne souhaitant pas savoir s'il s'intéresse au fait que je ne l'ai pas suivi ou non.

« Je n'emploierais pas ces mots, mais disons qu'aujourd'hui on semble avoir très légèrement progressé. »

Je réponds en haussant les épaules avant de regarder autour de nous, et de remarquer :

« Et toi, pourquoi tu es ici tout seul ?

- Dis-moi, est-ce un moyen de me demander si je suis célibataire ? Auquel cas, la réponse est oui.»

Il chuchote la fin de sa réponse deux tons plus bas en se penchant légèrement vers moi faisant rater un battement à mon cœur, avant de reprendre comme si de rien n'était.

« Sinon si c'est à propos d'Hélène, ma chargée de RP, aux dernières nouvelles elle discutait avec celle d'Albon.

- Sûrement en train de se plaindre de toi, j'imagine. »

Il éclate de rire très sincèrement mais alors qu'il s'apprête à répondre, une voix nous interrompt :

« Jones ! On t'attend. »

Je lève les yeux au ciel ce qui fait rire mon interlocuteur une nouvelle fois.

« Le patron ordonne on dirait. Je ne te retiens pas plus longtemps. »

Avant de partir, je fais un pas vers lui et tout en feignant l'indifférence je viens murmurer près de son oreille :

« Tu sauras Sainz, que je ne reçois d'ordres de personne. »

Celle qu'il n'attendait pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant