Chapitre 24

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Finn :

J'essaie vraiment de paraître impassible, mais les atrocités qu'Ian est en train de déblatéré en restant tout à fait calme me bouleverse. Il me décrit avec des détails que j'aurais aimé ne jamais entendre comment son père à fait régner la terreur sur sa famille pendant des années.

- " J'avais une vie sociale merdique, mes années de collège ont été un calvaire. Je me faisais harcelé au collège, et frappé à la maison. Je... "

Il se tait un instant, comme hésitant. Il arrête alors brusquement de marcher, et je me tourne vers lui, lançant un regard interrogatif. Ian soupire, et évite mes yeux.

- " J'ai plusieurs fois pensé à mettre fin à tout ça. "

Je ne lui ai pas lâché la main de tout le chemin jusqu'ici, et en entendant son aveu, je la serre tellement que mes jointures blanchissent.

- " Dans... Quel sens ? " je demande, alors que je sais parfaitement la réponse.

Ian baisse la tête, et je cherche son regard. Il finit par céder après avoir pris une longue inspiration.

- " En me suicidant. "

Silence. Il rouvre la bouche, et cette fois-ci, sa voix tremble.

- " A vrai dire, je pensais tout le temps à la mort. Je m'étais imaginé des tonnes de scénarios pour partir sans douleur. Mais... A chaque fois, je reposais mes yeux sur Lina, ou Kyle, ou n'importe lequel, et je me dis que je n'ai pas le droit d'abandonner. "

Je relève la venue du présent à la fin de sa phrase. Il a donc continué à avoir ce combat intérieur pendant longtemps apparemment, ses pensées suicidaires se sont estompées il y a peu de temps, ou même pas du tout.

- " Tu y penses encore, parfois ? je demande, incapable de rester dans l'ignorance.

- Oui. " répond-il, du bout des lèvres, dans un murmure à peine audible.

Sa réponse me fend le cœur, et je m'apprête à bredouiller quelque chose, mais il relève la tête avant. Je suis surpris d'y trouver un sourire reconnaissant.

- " Mais depuis que je te connais, pas une fois j'ai eu ce genre de pensée. Merci, Finn. Je crois que tu m'as sorti à ton insu de mon désespoir intérieur. "

Aucun son ne sort de ma bouche. Je suis trop ahuri par sa déclaration pour dire quoi que ce soit. Alors je lui attrape la tête par derrière et la pousse contre mon torse. Il se crispe, étonné, puis m'enlace de ses bras en comprenant.

- " Je t'assure que je vais bien, maintenant ! "me rassure-t-il.

Peut-être, mais moi, je ne supporte pas de le voir parler de ça sans se rendre vraiment compte de la gravité de ses mots. Alors j'enfouis ma tête dans son cou, le serrant plus fort contre moi. J'ai besoin de sentir son corps, pour m'assurer qu'il est bien là, qu'il ne partira pas. Pour le mettre en sécurité, le protéger de ses souvenirs.

- " Imbécile va. " je sors d'une voix étranglée en me redressant après quelques instants.

Il sourit, toujours collé à moi, et ne cherche pas à s'écarter. J'en suis heureux, et j'en profite pour plonger dans son océan turquoise, certain d'y retrouvé uniquement du réconfort. On se scrute ainsi une éternité, et je choisis finalement de mettre fin à ce moment en lui embrassant rapidement le front. Puis je m'écarte doucement, pour remettre le sujet sur la table. Il faut que je sache tout, jusqu'à la fin.

- " Mais pourquoi Elias m'a mentis comme ça ? Et comment ton père a fini en prison ?

- Je crois... Qu'Elias n'a pas saisit la gravité de ma situation. Il ne savait pas que mes cicatrices n'ont fait qu'empirer au lieu de guérir. Et donc, il ne savait pas qu'il existait une preuve suffisante pour mettre en tort ses paroles.

Un Océan Dans Les YeuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant