Chapitre 28

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Finn :

Il l'a dit. Ian Colin m'a dit qu'il m'aimait. Et il s'est aussitôt lové contre moi, les joues rouges de gêne après sa déclaration. Et moi, lentement, fermement, je referme mes bras autour de lui, le serre, presse son petit corps fragile, meurtrit tout contre moi. Comme pour le protéger du reste, du monde et des gens qui y vivent. Comme pour essayer, par le toucher, de persuader mon cerveau que ce n'est pas un rêve. Comme pour m'assurer qu'il est là, dans mes bras, et qu'il y restera toujours.

Notre étreinte ne prend fin qu'une éternité plus tard. Nous sommes tellement bien et serein ainsi blotti l'un contre l'autre dans le froid de la nuit, que se séparer ne nous paraît pas envisageable pendant un bon moment. Nous restons ainsi, simplement heureux de sentir contre soi le corps de l'autre, sa chaleur, les battements de son cœur.

Et puis, délicatement, dans un élan commun, comme si nos esprits d'initiative étaient liés, on sort de cette bulle. Mais pas complètement, il nous suffit d'un sourire doux renvoyer à l'autre pour recréer le lien désormais incassable qui nous relie. Les lèvres étirées dans un sourire un peu hésitant, je brise le silence le premier.

- " Alors qu'est-ce qu'on attend ? "

Il sourit aussi. Et ce sourire me traverse, m'englobe, me fait frissonner. Ian n'a jamais souri comme ça. Je ne l'ai jamais vu aussi radieux, savoir que c'est grâce à ma présence, et que c'est pour moi qu'il a eu une réaction aussi adorable me fait fondre sur place.

Je sais aussi que ce n'est pas que ça. Il n'y a pas que pour son sourire que je craque complètement, mais aussi pour son regard, pour ses mimiques, pour sa démarche, pour les traits de son visages, pour les rires qu'il laisse échapper quand il est heureux, pour la couleur de ses yeux qui m'envahis quand je le fixe, pour son expression protectrice quand il est avec l'un de ses frères et sœurs, pour sa voix quand il me parle, pour sa façon de voir le monde, pour sa répartie et sa mémoire infaillible, pour ses peurs et ses doutes, pour le goût de ses lèvres contre les miennes, l'odeur de ses cheveux et la sensation de ses doigts entrelaçant les miens. Je fonds d'amour pour ce garçon, pour lui et tout ce qui le compose.

- " Dis-le. " murmure-t-il du bout des lèvres.

Je sais parfaitement ce à quoi il veut faire allusion, et je m'y attendais connaissant sa timidité, mais cela n'empêche pas de provoquer une vague de chaleur en moi. J'esquisse un sourire tandis qu'il continu de me fixer avec une mimique impatiente.

- " Ian Colin, acceptes-tu de devenir mon petit-ami ? " je dis, pétillant d'impatience.

Il fait mine de réfléchir, et je le supplie ironiquement du regard. Alors, pour me faire trépigner encore un peu, il lève la tête, prend une expression hautaine et me scrute de haut en bas. Sa moue est drôle, il n'arrive même pas à garder un minimum de sérieux. Et puis, n'y tenant pas plus que moi, il perd son élan joueur et se jette dans mes bras. Je le rattrape en tanguant un peu. Il m'embrasse, et une multitude de picotements chaleureux me traverse jusqu'au bout des orteils. Je me baisse brusquement, les lèvres toujours collés aux siennes, et l'attrape sous les fesses, ramenant ses jambes autour de ma taille. Il rit quand sa tête se retrouve plus haute que la mienne, et je le couve d'un regard amoureux. Puis, souriant, agrippé à moi, il me répond enfin, comme si c'était une évidence :

- " Bien sûr que oui, Finn Martin. Je veux être ton petit-ami pour avoir le droit de te coller partout où tu vas, pour t'embrasser autant que je le veux, et pour te voir, te parler, te sourire, rire avec toi jusqu'à m'endormir à tes côtés. Et je veux pouvoir me réveiller le matin en ayant la certitude que je vais passer la journée avec toi. Je suis heureux. Et amoureux, je crois. "

Un Océan Dans Les YeuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant