Chapitre 18

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Finn :

- " Stop !!! "

Je coupe court la conversation qui commençait à tourner bizarrement entre mes parents et ma sœur qui est en train de s'installer pour manger. Elle s'arrête en pleine action, la main sur le dossier de sa chaise, et à moitié assise. Elle cligne des yeux, souris, et se laisse tomber sur sa chaise.

- " Ok, Ok. Explique.

- Je ne suis pas en couple avec Ian...

- Mais tu vas bientôt l'être...

- Et je n'ai JAMAIS couché avec Ian !

- A part en rêve.

- Laurie !!! "

Sérieux, ma sœur est insupportable ! Mes joues s'empourprent, et je n'ai jamais eu autant chaud au visage.

- " Ha ! Ta réaction confirme, petit coquin.

- Après t'inquiète pas mon grand, c'est de ton âge.

- Je ne juge pas, fiston, je suis pas au boulot.

- Pitiéééé... "

C'est de l'ordre du personnel bordel ! C'est ma vie privée, mon intimité ! Pitié, que quelqu'un, n'importe qui, me sorte de ce foutoir.

Mais personne n'est venu, évidemment, et j'ai dû endurer cette horreur pendant tout le reste du repas. Dès que j'ai eu l'occasion, j'ai couru me réfugier dans ma chambre, seul. Enfin ! Plaquer contre la porte fermée, je pousse un long soupir de soulagement. Et puis finalement, je souris. Avoir une famille un peu trop ouverte et sans filtre, c'est toujours mieux que des parents homophobes. Je me considère relativement chanceux.

Ce qui n'est pas le cas d'Ian apparemment, étant donné que ses parents ne sont clairement pas là. J'espère qu'ils ne sont pas morts, sinon j'ai fait pas mal de boulettes... Mais ce n'est pas possible, puisqu'il me l'aurait dit sinon, j'en suis sûr. Non, ils sont occupés... Malades ? Peut-être pour sa mère, mais pas son père. Parce que dès qu'on a parlé de lui en particulier, il s'est crispé. Il y a vraiment un problème avec son père, et apparemment, pas seulement lui, mais toute la fratrie. À la vue de la réaction de Kyle l'autre jour, devant l'école élémentaire, leur père n'est pas à prendre en exemple. Il serait parti ? Je ne sais pas. Mais je sais que j'ai de moins en moins de patience, j'en est un peu marre d'attendre. J'espère qu'il me parlera avant la fin de la semaine. Samedi, ce serait vraiment cool.

Ian :

Le réveil résonne longuement, et je me décide à bouger que quelques secondes plus tard. Je le regrette très vite d'ailleurs. Chaque mouvement est clairement un supplice. Ma peau me tire, j'ai l'impression qu'on me plante un couteau dans le dos à chaque pas, qu'on me déchire les muscles. Je serre les dents, et m'occupe de la routine matinale en restant silencieux, la bouche serrée et la mâchoire crispée. Je ne souris pas beaucoup, et j'ai bien compris que mes frères et sœurs l'ont remarqué. Kim est adorable, puisqu'elle m'aide à ranger la vaisselle une fois le petit-déjeuner finit.

- " Ian ?

- Oui ?

- Ça va ? "

Elle me prend la pile d'assiette des mains et les mets à ma place dans le lave-vaisselle, comme si elle avait pressenti que me baisser me faisait encore plus mal.

- " Hum... Oui. "

Elle arrête son geste, se relève et me scrute. Son menton tremblote, signe qu'elle est très inquiète.

Un Océan Dans Les YeuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant