Chapitre 37 : Mask

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Plic, ploc. Plic, ploc. Ce bruit harcelait littéralement Ciela. Elle en avait mal à la tête. En fait, elle avait mal partout ... Vraiment partout. Elle ouvrit lentement les yeux, et reprit avec bien du mal le contrôle de ses sens. Il faisait sombre, très sombre. Son cœur s'emballa lorsqu'elle se souvint de ce qui lui était arrivé. Les S.S avaient fini par la capturer. Elle se mit à quatre pattes sur le sol humide, catastrophée et terrifiée. Elle remarqua bien vite qu'elle n'était pas attachée, ni bâillonnée, chose qui la soulageait un minimum. Tachant de se calmer, elle prit de grandes inspirations, puis ne bougea que lorsqu'elle jugea les battements de son cœur redescendus à un rythme normal. L'Element de lumière releva lentement la tête, et scruta l'obscurité autour d'elle. A sa gauche, un filet de lumière blanche éclairait légèrement l'endroit étrange, et une fois habituée à ce peu d'éclairage, Ciela analysa ... Une cellule. Une cellule de prison, comme on en voyait souvent dans les films. Quatre murs en pierre l'entouraient, et la lucarne était pratiquement fermée par trois grosses barres. Sur le mur à la droite de la jeune fille, une grosse porte blindée la séparait de l'extérieur.

- Un prison ... Mais que comptent ils faire de moi ? murmura Ciela.

C'est alors que Ciela l'entendit. Un cliquetis. Un très, très léger cliquetis, mais parfaitement audible dans le silence oppressant de la cellule. Elle se figea. Il y avait quelqu'un d'autre dans cette pièce ?!

- Q-qui est là ? chuchota-t-elle d'une voix tremblante.

Le cliquetis se stoppa immédiatement. Le silence repris, profond, irritant. Ciela risqua une autre phrase.

- Je sais qu'il y a quelqu'un ici !

Mais toujours pas de réponse. Ciela, exaspérée par ce mutisme volontaire, fit apparaître une petite boule de lumière dans sa main droite.

La lumière dorée éclaira la pièce telle une grosse bougie. C'est là, que Ciela remarqua son « camarade » de cellule. Ce dernier s'était replié sur lui même à cause de la lumière, mais Ciela réussi à le distinguer. Le pauvre avait les poignets et les chevilles immobilisés par de grosses chaînes. Il était couvert de crasse et ses vêtement déchirés collaient à son corps, dont on voyait très distinctement les côtes. Le pauvre gars ... Il faisait peine à voir. Petit à petit, enfin, il s'habitua à la lumière et baissa ses bras ... Ciela fit les gros yeux en remarquant ... Le masque qui couvrait la moitié supérieure du visage du prisonnier. Un masque assez étrange, comme les masques du carnaval Venise, mais entièrement blanc, et très sobre.

- B-bon ... Soir ?

Ce dernier la fixa sans un mot, puis enroula ses bras autour de ses genoux, et commença à l'ignorer en regardant dans le vide.

- Ou ... Bonjour ?

Silence.

- Où sommes nous ?

Pas plus de réponse. Ciela poussa un long soupir et s'adossa au mur derrière elle, avant de jouer avec la boule de lumière, le regard dans le vague, peinant à refouler ses larmes. Mais comment avait-elle fait pour en arriver là ? Elle finit par laisser libre cours à ses sentiments, et pensa à voix haute.

- Je ... J'ai peur.

L'étrange bonhomme tourna la tête vers elle.

- Je ne sais pas où je suis, ce qui va m'arriver, ni ... Ni rien ! Je suis morte de trouille ...

Elle se mit à sangloter quelques secondes, puis, comme par réflexe, se mit à chantonner d'une voix cassée la berceuse de ses rêves.

- Toutes les personnes qui ont foi en ce monde ne cesseront jamais d'avancer, ni de croire en leurs rêves. L'espoir les guideras vers la lumière du futur, et chassera la noirceur de leur cœur. C'est pourquoi je ne cesserai de chanter jusqu'à ce que leurs vœux soient réalisés, tel est mon souhait.

S.E.AOù les histoires vivent. Découvrez maintenant