S.E.A

Chapitre 50 : Axel Péridot.

Ciela était perdue. Elle avait l'impression d'être plongée dans le noir le plus profond et le plus ténébreux. Actuellement, la jeune fille ne voulait qu'une seule chose, qu'on lui dise que tout ceci n'était qu'un mauvais rêve : que Axel Péridot et Alexandre Sutter n'était pas la même personne, que ses parents, les Page, était sa vraie famille, que tout allait mieux dans le meilleur des mondes. Qu'elle s'était simplement effondrée dans la neige après une boule trop puissante de la part de Amélia. Mais rien de tout ça n'était un rêve, elle le savait. Ciela se sentait trahie par la vie, du plus profond de son âme. Elle était écœurée  de cette chose nommée ainsi, qu'on accordait trop souvent à "joie" et "espoir", cette chose qui lui donnait tant de malheur. Ciela était dégoûtée. D'elle, de Alexandre et de la "vie". Si vivre faisait souffrir, alors pourquoi ne pas mourir ? La mort, elle, au moins, ne la ferait pas autant souffrir. Oui ... Et ça serait tant mieux ...
Mais à ce moment là, elle avait sentit une présence chaleureuse, et deux braises rouge avaient chassé l'ombre persistante.

- Tiens. C'est Sutter qui me la rendu. C'est à toi non ?

Ciela avait l'impression d'être seule, sans personne pour l'aider, l'aimer, la guider. Pourtant, ce simple geste de Ash Hunter, le simple fait de lui rendre son portable, avait prouvé le contraire. Ce dernier la regarda avec chaleur et bienveillance, apaisant les plaies à vif de son cœur.

- Ciela, si tu as un problème, viens m'en parler. On s'était dit ça pour les Rêves non ? Et bien ça compte aussi pour ce genre de chose.

Ses idées noires s'évaporèrent, balayées par le sourire compréhensif de son meilleur ami. Ciela laissa ses sentiments exploser dans un maelström d'émotions, et se jeta à son cou. Ash Hunter était devenu son seul et unique repère, sa seule et unique lumière, la seule personne pouvant chasser son chagrin. La personne la plus importante de son monde ravagé par le chagrin.

* * * * *

On toqua à la porte du bureau de Helen Hunter. Elle fronça les sourcils. Elle avait pourtant expressément demandée à ne pas être dérangée ! Mais elle demanda à l'intrus de rentrer d'une voix forte, qu'elle perdue en voyant qui était l'intrus, ou plutôt l'intruse : ELLE. Helen en fut bouche bée. La directrice n'avait rencontrée qu'a deux reprises cette étrange fillette. Et à chaque fois qu'elle s'était montrée, c'était toujours à des moments importants de sa vie. Certes, l'Écossaise savait qu'ELLE n'était jamais bien loin, mais de là, à ce que cette fillette se montre ...

- Bonjour, Helen Hunter.

- B-bonjour. Puis je savoir la raison de votre visite ? demanda la femme en se levant lentement.

Brunette fit un grand sourire et laissa Helen contourner son bureau, qui désigna trois chaises, proches d'une étagère remplie de livres anciens. L'Inexistante secoua la tête, et parla.

- Helen, je crois que vous devriez vous rendre chez les Page le plus rapidement possible. Elle sait.

Helen soupira longuement, et fixa le sol. Elle avait comprit de quoi ELLE parlait. Tôt ou tard, cela aurait dû arriver de toute façon. Helen releva la tête, prête à parler, mais la fillette avait déjà disparue. La Directrice referma sa mâchoire d'un claquement sec, attrapa son manteau et sortit de son bureau au pas de course sous le regard ahuri de son secrétaire.

* * * * *

Ash continuait de caresser la tête de la jeune fille sans discontinuer, attendant qu'elle se calme. Lorsque Ash piquait des crises de larmes, petit, c'est ce que son frère faisait. Il était peut-être un crétin arrogant doublé d'un dragueur incorrigible, mais son frère savait y faire pour ce genre de chose. Il lui avait transmit ça, on dirait.
Peut être était-ce à cause des pleurs de Ciela, ou le fait de penser à son frère, mais ses yeux s'embuèrent. Ash chassa ses larmes d'un mouvement de tête, et sentit les sanglots de Ciela s'amoindrir. Quelques minutes plus tard, ils cessèrent totalement, et elle leva un visage rouge, trempé par les larmes et la morve vers lui. Elle renifla un bon coup et se passa la main sur le visage.