– Un pas à droite, on saute, un pas devant, mains sur les genoux et on fléchit... Non, Louis !
Cette fois, c'était Louis qui avait fini par danser la macarena à la place de la chorégraphie que Pat, le metteur en scène, s'évertuait à leur apprendre depuis une heure. J'avais vite compris que les garçons étaient de piètres danseurs. Ils n'arrivaient pas à retenir trois mouvements à la suite. Seul Liam semblait faire un effort, mais les autres finissaient toujours par danser autre chose, voire imiter un animal ou agiter leurs bras dans tous les sens en courant sur la scène. Et j'avais beau me concentrer, je ne pouvais pas m'empêcher de sourire à chaque fois. Je trouvais cette séance photo bien plus agréable que celle du matin.
L'immense salle de concert était vide, à l'exception du groupe et de quelques techniciens qui préparaient la scène. J'avais donc toute la liberté de me placer là où je le voulais et d'arpenter les gradins déserts pour avoir de meilleurs points de vue. J'avais réussi quelques clichés amusants de Niall et Harry – le fameux bouclé – riant aux éclats après s'être trompés dans la danse, et une de Louis en concentration extrême pour réussir le jeu de jambe que lui demandait le chorégraphe. J'aurais pu passer des jours à seulement les observer répéter, se planter, et les prendre en photos dans ces moments si drôles.
– Bon... a soupiré Pat en s'essuyant le front. On abandonne ?
Les garçons se sont regardés à tour de rôle : ils avaient déjà tous abandonné.
– Ok, on abandonne. Mais j'arriverai à vous faire danser un jour, ne vous inquiétez pas ! Allez, on répète les chansons dans l'ordre !
Bien plus enthousiaste, Niall s'est jeté sur son micro et ils ont commencé à chanter sans musique.
La répétition a duré jusqu'à dix-sept heures. Puis les garçons se sont assis en rond par terre pour se reposer. Considérant qu'ils n'étaient pas vraiment à leur avantage, je me suis également accordé une pause. Assise dans les gradins à mi-hauteur, j'ai posé mon appareil et me suis massée la nuque. Cet après-midi ne se déroulait pas aussi mal que je l'appréhendais. Simon avait raison : ce job était plutôt agréable. Ce défi du mouvement, de l'action, me donnait le sentiment que c'était exactement ce que j'aimais dans la photographie. Et puis, être entourée de cinq clowns qui enchaînaient les bêtises et les blagues était plus amusant que d'immortaliser un mannequin à moitié mort. Seul Louis ne m'inspirait que méfiance et danger, il essayait sans cesse d'attirer l'attention sur lui, mais les autres n'étaient que bonne humeur et amusement. J'avais presque hâte des concerts qui promettaient d'être des soirées intenses.
Mon téléphone a vibré. Surprise, je l'ai sorti pour constater un appel de Chris. J'avais l'impression de retomber de mon nuage. J'ai décroché, quand même heureuse d'avoir enfin des nouvelles.
– Salut.
– Salut, ma chérie ! a-t-il dit de l'autre côté du combiné.
– Ça va ?
– A part que tu me manques, oui ça va.
Je n'ai pas répondu. J'avais été si occupée depuis mon arrivée à Berlin qu'il n'avait pas vraiment pu me manquer. En fait, même à cet instant, il ne me manquait pas autant que je l'imaginais. Sans doute avais-je besoin de quelques jours seule. Cela faisait un an et demi que nous habitions ensemble, c'était compréhensible.
– Bébé, je suis désolé pour hier. J'aurais dû te dire au revoir. J'étais un peu énervé.
– Pas grave.
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Up and Away
FanfictionTout, dans la vie de Tina Harris, est fade et sans couleur : un métier de photographe publicitaire qu'elle n'aime qu'à moitié, un petit ami qui l'oppresse, une relation que l'amour a déserté, et surtout, une indifférence à sa propre vie qui la suit...