Chapitre 10

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C'est la sonnerie de mon téléphone qui m'a réveillé, alors que le soleil perçait à peine au travers des nuages. J'ai émergé difficilement, sans trop comprendre ce qu'il se passait. Lorsque j'ai compris qu'il s'agissait d'un appel, je me suis redressé, en panique : c'était certainement Chris. Une photo de la soirée de la veille avait fuité, il allait me tuer. Tremblante, je me suis emparée de mon téléphone.

Mon cœur a retrouvé un pouls normal quand j'ai vu que le nom affiché n'était autre que celui de ma meilleure amie. J'ai soufflé de soulagement en décrochant.

– Hey, Caroline !

– Salut ma belle ! Désolée d'appeler si tard, j'étais très occupée aujourd'hui... Comment tu vas ?

J'ai réfléchi un instant avant que les images de la veille ne me reviennent à l'esprit, comme un rêve merveilleux.

– Très bien !

– Très bien ?! s'est étonnée Caroline. Ouha, quand t'ai-je entendu dire ça pour la dernière fois ? Jamais sans doute ! Qu'est-ce qui t'arrive ?

– Je te raconterais plus tard... Parle-moi du Tibet !

– Oh, c'était trop bien !

Caroline m'a raconté les villages pittoresques au cœur des montagnes, les heures, voire les jours de marche pour les atteindre, les paysages de neige et de flore, l'absence de civilisation à des kilomètres à la ronde. L'équipe d'explorateurs et de journalistes avec laquelle elle était partie était passionnée et elle avait adoré se mêler aux traditions des populations qu'elle avait rencontrées là-bas.

– Tu verrais les gamins... Ils sont trop mignons !

– J'aime pas les gamins, hormis Tom... Mais hormis ça, tu as fait des photos ou tu es juste partie en touriste ?

Caroline a éclaté de rire avant de me raconter tout ce qu'elle a pu prendre comme belles images des explorateurs escaladant la montagne ou des reliefs à perte de vue, des rues des villages enneigés et des conditions de vie de la population. J'étais heureuse de l'entendre si ravie de son travail.

– Bien, assez parlé de moi... a-t-elle déclaré au bout de vingt minutes. Tu voudrais qu'on se voie dans la semaine, après ton boulot ? Je reste à Atlanta quelques temps, on trouvera bien un jour !

– Hum... En fait...

– Quoi ? Tu ne veux pas ?

– Non, non ! C'est pas ça. C'est juste que... je suis pas à Atlanta.

– Comment ça ? s'est étonné mon amie. Tu es où ?

– Tu me crois si je te dis que je suis à Dublin ?

Caroline a failli s'étouffer, ce qui m'a fait rire. Elle savait très bien que je n'étais jamais partie de l'Amérique du Nord, et que je n'étais pas du genre à sortir de ma zone de confort. Ce devait être un choc que de me savoir en Europe.

– Mais qu'est-ce que tu fiches là-bas ?

Je lui ai raconté l'appel de Simon Mitchell, huit jours plus tôt, et ma décision soudaine de partir de l'autre côté de l'Atlantique avec seulement mon appareil et un boys band dont je ne connaissais rien. Elle n'en revenait pas.

– En tout cas, ça a l'air de te plaire ! a-t-elle remarqué. Tu sembles... en forme...

– Tu trouves ?

Up and AwayOù les histoires vivent. Découvrez maintenant