Chapitre 32

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Face à la fenêtre de ma chambre, le soleil se levait lentement sur la ville encore endormie. Il était tôt, mais je pouvais déjà sentir ses rayons chauffer ma peau. Absorbée par la beauté du paysage sous cette lumière dorée, je me suis demandé si Maman avait eu la chance de voir Rome sous un si beau jour.

La veille, lorsque je m'étais remise de la visite improvisée de Louis, j'avais songé aux paroles de ma sœur. Peut-être, en fin de compte, avait-elle raison. Si Niall avait lui aussi pensé que je m'accrochais trop à mes certitudes concernant Chris, alors Liz avait raison de pense la même chose pour le souvenir de Maman. J'avais réussi à me détacher de Chris et cela n'avait été que bénéfique. Aussi, si je laissais partir ma mère pour de bon, son absence serait peut-être moins difficile.

Ce matin, la douleur était moins vive. Elle s'apparentait plus à une nostalgie profonde, mais elle ne m'empêchait pas de respirer. Bien que l'esprit un peu embrumé par son souvenir, je me sentais prête à attaquer une des dernières journées de cette tournée.

Si, encore quelques jours plus tôt, les garçons étaient épuisés par leur rythme soutenu, il semblait que l'air méditerranéen les ait requinqués. En effet, le metteur en scène livrait toute son énergie à les recadrer, mais ils étaient tous si excités qu'il ne savait plus où donner de la tête. Même Liam, d'ordinaire le plus sage du groupe, suivait ses camarades dans leur bêtise. Zayn et lui avait trouvé un plateau roulant servant aux techniciens pour déplacer du matériel lourd, et ils avaient jugé amusant de s'en servir de skate-board deux places.

– Pour la dernière fois, les garçons : ne vous cassez pas un bras ! s'est écrié Finlay depuis le gradin d'où il les observait d'un œil distrait. Il ne vous reste que deux dates, ce n'est pas le moment de se faire mal !

– Et puis cette scène est particulière, a argumenté Pat à son tour. Vous devez absolument revoir vos mouvements.

Sans attendre leur réponse, Pat a fait signe de relancer la musique. Mais au travers de mon objectif, je voyais bien qu'Harry était bien plus occupé à embêter Louis qu'à se concentrer sur leur classique Over Again. Je l'ai capturé à temps, juste avant qu'il se fasse sermonner par l'équipe.

Le matin, j'avais reçu un message de Simon m'informant qu'il manquait de photos depuis la scène, et que je devais profiter des répétitions pour les prendre. Cette initiative m'aurait sans doute plu quelques jours plus tôt, mais aujourd'hui, elle m'imposait de m'approcher de Louis bien plus que d'ordinaire. Heureusement que les autres chanteurs savaient compenser le malaise qui persistait entre nous. Poster dans un coin de la scène, je devais bien admettre que ces petits clowns me faisaient vraiment rire.

En les observant, je me suis soudain fait la remarque qu'ils me manqueraient. Leur joie, leurs sourires, mêmes les faux, leur énergie... Toutes ces choses que je n'avais jamais vues ailleurs et qui disparaitraient aussitôt que je les aurais quittés. Quoi que je fasse à mon retour aux Etats-Unis, une chose était sûre : jamais plus je ne connaitrai cette ambiance de travail.

Est-ce que c'est vraiment l'ambiance de travail qui te manquera ?

J'ai fait taire la petite voix qui me soufflait bien d'autres choses. Elle avait bien raison, mais je préférais me dire que ce n'était pas leur bienveillance et encore moins leur amitié que je regretterai le plus. Eux m'oublieraient aussitôt que j'aurais pris mon avion ; et s'ils s'étaient montrés agréables, c'était sans doute par pitié. Surtout pour Louis qui avait un peu trop bien joué à ce jeu-là.

Non, tout compte fait, ce serait aussi bien que je rentre. Ce contrat n'était rien de plus que ce que j'avais imaginé dès le début : une parenthèse avant de reprendre ma vie normale. Parce qu'au final, rien n'avait changé. Je n'étais peut-être plus avec Chris, mais je restais la même qu'autrefois. Invisible, insensible et inintéressante.

Up and AwayOù les histoires vivent. Découvrez maintenant