Chapitre 29

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– Avant toutes choses, je veux que tu me promettes un truc.

– Quoi ?

– Ne me dis plus jamais que tu n'es pas exceptionnelle en portrait !

J'ai souris sans pour autant croire au compliment de Simon. Le rendu de nos photos à Elibri n'était plus que dans une semaine, et nous avions décidé d'homogénéiser ensemble le contenu de l'album. Si je n'étais pas déçue de mon travail, celui de mon ancien camarade de promo était incroyable.

– Peut-être, mais tu restes plus doué que moi. Ce n'est pas pour rien que tu étais major de promo.

– D'accord, alors on va dire qu'on est tous les deux exceptionnels ! a-t-il rectifié. Ça te va ?

J'ai haussé des épaules, bien qu'il ne puisse pas le voir. Les clichés de Simon étaient généralement moins sombres que les miens. J'avais toujours apprécié de sous-exposer très légèrement mes photos et leur appliquer un contraste assez prononcé, et maintenant que je voyais les siennes, je trouvais cette idée stupide. Je lui ai fait part de ma remarque, persuadée d'avoir fait une erreur.

– Je ne trouve pas que ce soit gênant, m'a-t-il assuré. Ce sont deux ambiances différentes !

– Les tiennes paraissent plus joyeuses.

– Et les tiennes plus... intenses. Et je crois que c'est ce que veulent les fans, tu ne penses pas ? Un Harry Styles sexy et un Zayn Malik ténébreux...

– Si c'est comme ça qu'elles les voient ! me suis-je exclamée, amusée de constater à quel point elles se trompaient.

– C'est comme ça que tout le monde les voit !

J'ai repensé à ce que m'avait confié Louis sur le toit de la cabane : aux yeux de tous, ils étaient désormais des objets publics dont l'image était figée. Lui, il était le clown ; mais je n'avais pas pensé aux autres qui devaient tout autant avoir leur lot de clichés collés à la peau. Harry le tombeur, Zayn le mystérieux impénétrable, Niall la petite boule d'énergie pétillante et Liam la force tranquille.

– C'est triste qu'ils soient si assignés à un rôle... ai-je reconnu.

– C'est vrai... Mais nous, on a la chance de les connaître dans la vraie vie ! s'est repris Simon. D'ailleurs, tu aimes bien travailler avec eux ?

Sa question m'a prise de court. Vingt-quatre heures plus tôt, je n'aurais pas hésité un instant. Mais désormais, je n'étais plus vraiment ravie de travailler avec des hypocrites.

Je me suis ressaisie face à l'atrocité de mes propres pensées : Louis m'avait trahie, mais ça ne faisait pas du reste du groupe des menteurs malveillants.

– Ça va... ai-je tempéré. Leur concert sont cool, ils mettent une bonne ambiance.

– Tu n'as pas l'air convaincue, a-t-il plaisanté. C'est vrai que tu préfères les bad boys, genre Chris Nicholson, n'est-ce pas ?

– On n'est plus ensemble, ai-je asséné du tac au tac sans la moindre trace de regret.

– Oh... Je suis désolé, je ne savais pas.

– Non, ne t'en fais pas, l'ai-je rassuré. C'est moi qui ai arrêté. C'était mieux comme ça.

– Tant mieux, alors.

Simon s'est remis à parler des photos, mais j'ai complètement arrêté de l'écouter. En explorant les fichiers qu'il m'avait envoyés, je venais de tomber sur une série de clichés qui m'a laissée sans voix. Sur les deux premières, Liam, en noir et blanc, posait torse nu dans ce qui semblaient être les douches d'un gymnase. Vêtu d'un simple sous-vêtement, sa musculature définie était mise en exergue par le contraste, et son regard sombre en ferait tomber plus d'une. Il dégageait un charisme et une virilité qui m'auraient presque envoutée si mon esprit n'était pas déjà ailleurs.

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