Chapitre 16

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– Cela fait un moment que vous n'êtes pas venus en France. Est-ce que ça vous a manqué ?

– Evidemment ! s'est exclamé Liam sans hésitation. On aime beaucoup Paris et les fans françaises.

Les jeunes filles attroupées derrière la vitre du studio ont hurlé de joie, le verre épais amortissant leurs cris. Leur capacité pulmonaire me surprenait à chaque fois. Un agent de sécurité les a faites reculer pour permettre aux One Direction de poursuivre l'interview tranquillement. Satisfaite, j'ai reporté mon attention sur mon boitier.

– Je crois que ça leur fait plaisir ! a plaisanté la présentatrice. Vous avez souvent dit que vous aimiez particulièrement les françaises, je me trompe ?

– Oh non, c'est bien vrai ! a répondu Niall avec un petit sourire. Elles ont la classe et un petit accent adorable...

J'ai souris à mon tour, attendrie par cette démonstration d'admiration. Je devais avouer que l'irlandais n'avait pas tort. Nous n'étions arrivés à Paris que quelques heures plus tôt, et j'avais pu constater que la prestance des françaises n'était pas qu'un mythe. Toutes semblaient porter en elles le charme de la ville, avec leur visage de porcelaine et leur robe légère. A côté d'elles, je passais pour une vulgaire touriste tentant risiblement de les imiter avec ma blouse bleue pale et mes vilaines taches de rousseur.

– Je suis d'accord, a enchaîné Zayn. En plus, elles sont très gentilles, et les concerts sont toujours un plaisir, ici.

– Ouha, ça semble unanime ! a constaté la jeune femme, flattée. Vous pouvez donc admettre que les françaises sont les plus charismatiques ?

Assis sur deux canapés en cuire, les garçons ont hoché de la tête synchroniquement, sauf Louis, qui a haussé des épaules. La présentatrice l'a remarqué et l'a interrogé :

– Louis, tu n'es pas de cet avis ?

– Non, pas vraiment, a-t-il avoué.

J'ai levé les yeux de mon appareil, tant étonnée par sa réponse que par son semblant de sérieux qui ne lui ressemblait pas. Mais quand il a discrètement posé son regard glacé sur moi, son expression s'est transformée en un léger sourire en coin. Reportant son attention sur la présentatrice, il s'est empressé de préciser :

– J'aime beaucoup les américaines.

Oh non, pas ça... Puis il a ajouté en plaisantant :

– Comme pour les voitures, en fait !

J'ai soupiré, ignorant le rire gêné qui se dessinait sur mes lèvres, et je me suis à nouveau caché derrière mon objectif pour éviter son regard. Depuis que nous avions quitté le café lisbonnais, il y avait entre nous quelque chose d'étrange. Je ne pouvais m'empêcher de le suivre du regard, ou quand il n'était pas là, de penser à lui. A lui, et à sa main chaude contre la mienne. Toute la nuit, je n'avais rêvé que de ça, qu'il recommence et ne me lâche pas. Quant à lui, il semblait bien déterminé à faire pencher la balance de son côté. Il profitait de chaque occasion pour me lancer un de ses petits sourires en coin qui me faisait tant craquer et fichait en l'air mes tentatives de neutralité.

Mais malgré tout, nous restions à une distance raisonnable, comme si nous appréhendions de nous toucher à nouveau. Je ne pouvais plus me trouver à moins d'un mètre de lui sans ressentir l'embrasement que j'avais connu la veille au contact de sa peau. Je survivais pour le moment à cette tension, mais pour combien de temps ?

La présentatrice n'a pas relevé la remarque de Louis et a poursuivi l'interview, déviant sur le sujet du concert à venir. Les garçons semblaient tout excités de se produire dans une salle aussi réputée. Au travers de mon 24mm, je les ai observés mesurer leur chance d'en être là, seulement trois ans après les auditions qui les avaient réunis.

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