– Pourquoi ça devrait être moi, le gros barbu ? a geint le blondinet.
– Toi, au moins, on ne t'a pas mis une calvitie ! a répliqué Louis.
– Les gars, je vais devoir apprendre à marcher avec des talons ! a rappelé le métis, offusqué.
Nous avons éclaté de rire en nous imaginant Zayn sur des talons aiguilles, une longue perruque brune sur la tête.
– Tu parles, tu seras trop sexy comme ça, a remarqué Harry en lui lançant un regard aguicheur.
– Sans doute plus que toi avec ta coiffure de coincé et ta chemise boutonnée jusqu'en haut !
– Hé ! s'est exclamé Liam, vexé qu'on insulte son ancien style vestimentaire.
– Oh, ça va ! l'a coupé Louis. C'est toi qui as le meilleur rôle alors ne commence pas à te plaindre !
Liam a haussé des épaules, visiblement pas convaincu par la qualité de son personnage. Depuis le début du dîner, ils élaboraient le clip de la chanson lead de l'album. Quelque chose à leur image : complètement délirant. Ils s'étaient mis en tête de jouer, en plus leur propre rôle, des producteurs ou autres acteurs du show-business hollywoodien. Et le métis, avec sa silhouette svelte et ses beaux yeux bruns, avait remporté le rôle de la secrétaire sexy – ce que je trouvais, soit dit en passant, beaucoup trop cliché, et beaucoup trop drôle – alors le pauvre se prenait toutes les blagues possibles.
– Zayn, je pourrais te draguer ? a poursuivit Harry avec un sourire pervers.
– Avec plaisir mon chou !
Le concerné a rugi comme une tigresse, tout en faisait un petit mouvement de griffure dans la direction du bouclé.
– Il va falloir te mettre aux squats, mon ami ! a plaisanté Finlay sans lâcher son écran des yeux.
Zayn fait une grimace de dégoût, avant de clamer que ses fesses étaient très bien comme elles étaient.
Quant aux autres, ils semblaient à la fois ravis et désespérés de leur personnage. Je n'avais pas la moindre idée de ce à quoi ç'allait ressembler, mais me l'imaginer me faisait beaucoup rire.
Alors qu'ils continuaient leurs délires de travestissement, j'ai entrepris de finir ma glace avant qu'elle ne fonde, tout en m'adonnant à ma dernière passion : l'observer. Assis à l'autre bout de la table, comme par peur d'être trop près de moi, Louis taquinait ses amis, leur lançait moquerie sur moquerie, mais toujours avec bienveillance. Il sautillait sur sa chaise quand il estimait que sa blague était amusante. Ses yeux brillaient toujours aussi forts, comme si la petite étincelle ne voulait pas s'éteindre. Comment faisait-il pour être toujours si enjoué, si pétillant, si... lui ?
Reprenant une cuillère de mon succulent dessert au chocolat, j'ai observé plus en détail ses tatouages. Un bel oiseau ainsi que la tête d'un cerf ornaient son bras droit. Je me suis demandé la signification qu'ils pouvaient avoir, si comme celui de Liz, ils étaient rattachés à quelqu'un qui avait compté, et qui compterait toujours pour lui. Ma sœur avait gravé sur ses côtes une petite fleur d'oiseau du paradis, en mémoire d'une fillette de son institut, partie beaucoup trop jeune. J'avais trouvé cette intention terriblement touchante. En était-il de même pour lui ? Aimait-il quelqu'un si fort qu'il voulait le garder dans sa peau pour le restant de ses jours ? Ou était-ce des symboles, des valeurs, des évènements ? Finalement, je connaissais si peu de choses de lui...
Mais plus je les observais, et plus je voulais les toucher. Caresser son bras coloré, suivre les contours de ces dessins soigneux et forts, effleurer de mes doigts sa peau qui me faisait tant rêver. Mon esprit a élaboré mille et un scénario, dans lesquels mes mains partaient à la rencontre de ses autres tatouages sur le reste de ses bras, puis de son corps. Elles suivaient fictivement la ligne de ses biceps, remontaient jusqu'à ses épaules et venaient s'emmêler dans ses cheveux en bataille. Un frisson m'a parcouru, à l'idée de la rencontre explosive de nos deux épidermes.
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Up and Away
FanfictionTout, dans la vie de Tina Harris, est fade et sans couleur : un métier de photographe publicitaire qu'elle n'aime qu'à moitié, un petit ami qui l'oppresse, une relation que l'amour a déserté, et surtout, une indifférence à sa propre vie qui la suit...