Je me suis réveillé avec un gros mal de tête : j'avais passé la nuit à ressasser sans arrêt les évènements des derniers jours. Comment en étais-je arrivée là ? À ne pas ressentir le moindre manque vis-à-vis de Chris ? À sentir mon cœur battre comme jamais auparavant, et à sourire si souvent ? À rougir en croisant les yeux d'un chanteur que je ne connaissais pas une semaine plus tôt ? C'était insensé !
J'ai éteint mon réveil, bien que je ne dormais plus depuis trente minutes. Dehors, le ciel s'était couvert, comme si Londres était triste de notre départ. J'ai opté pour une tenue noire, assortie aux nuages. A midi, nous nous envolions vers l'Irlande. Niall s'en réjouissait, et je ne pouvais pas cacher que ce pays m'avait toujours attiré. La côte, les vagues s'échouant sur les rochers, les apiques et les prés de moutons à perte de vue... La liberté. Cette idée a réussi à me motiver pour quitter ma chambre d'hôtel avant neuf heure et demie.
J'ai retrouvé les garçons au restaurant. Sans le vouloir, j'ai immédiatement repéré Louis au buffet, devant une pile de gaufres. De mon air le plus détaché, je l'ai rejoint, une assiette à la main. Je me suis servie en l'ignorant, lui, et la chaleur de son bras quand il a involontairement effleuré le mien.
– Tu as vu ? m'a-t-il demandé sans me regarder, entrant dans mon jeu.
Ne comprenant pas de quoi il parlait, je n'ai rien répondu, saupoudrant ma gaufre de sucre glace.
– La marinière, a-t-il soufflé avec un petit sourire.
Je me suis tournée vers lui : Louis était vêtu d'un t-shirt à rayures blanches et bleues marines qui moulait à la perfection ses épaules et révélait ses nombreux tatouages. Je me suis attardé un peu trop longtemps sur ces derniers, avant de comprendre sa remarque : j'en avais porté une le deuxième jour, qu'il avait beaucoup apprécié.
D'un air malicieux, j'ai fait semblant de juger sa tenue, puis j'ai déclaré :
– Très français, mais je valide.
Je n'ai pas attendu sa réponse pour me détourner, mais du coin de l'œil, je l'ai vu sourire, ce qui a eu le même effet sur moi.
Tina ! Il y a trente secondes, tu l'ignorais, et maintenant tu plaisantes avec lui ?! Ce n'était pas ma faute : en une phrase, trois petits mots, il avait anéanti toute mon envie de l'ignorer. Résister à ses yeux si envoûtants devenait de plus en plus difficile.
***
Durant toute la durée du vol, les nuages m'ont empêchée de voir le paysage. Quelques minutes avant l'atterrissage, la périphérie de Dublin s'est montrée à nous, trop brumeuse et sombre pour être belle.
Je ne savais pas si cela était ennuyeux, ou au contraire excitant, que d'aller de ville en ville avec ce même rituel d'aéroport, de transports, d'hôtel de luxe et de répétition. Les garçons semblaient aimer cette vie, mais je devais avouer que tous les terminaux se ressemblaient, ainsi que toutes les chambres immenses avec baignoire et lit King size. J'ai posé ma valise dans un coin avant de me tourner vers la grande fenêtre qui faisait face au lit : j'avais vu sur le fleuve qui traversait la ville, et entre les bâtiments, je pouvais apercevoir quelques parcelles du port. La capitale était plus petite que celles que j'avais déjà visité, mais cela lui donnait l'allure d'un grand village. C'était charmant, j'avais l'impression d'être dans un conte de fée. Depuis mon départ, j'enchaînais les bonnes surprises et découvertes.
Une fois tous prêts, nous avons une fois de plus pris la direction de la salle dans laquelle le groupe allait se produire le lendemain soir. C'est en descendant du minibus que mon téléphone a vibré : Chris. J'ai commencé à paniquer. La dernière fois que nous nous étions parlé il était allé en soirée car je lui manquais trop... après m'avoir interdit de sortir avec mes nouveaux amis. Qu'allait-il me dire cette fois ? J'ai regardé les garçons qui avaient aussi ralenti. Tous parlaient sans se soucier de moi. Tous, sauf Louis qui semblait se désintéresser des paroles de Finlay. Il m'observait par intermittence, et à en croire son regard, il avait bien compris qui m'appelait.
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Up and Away
FanfictionTout, dans la vie de Tina Harris, est fade et sans couleur : un métier de photographe publicitaire qu'elle n'aime qu'à moitié, un petit ami qui l'oppresse, une relation que l'amour a déserté, et surtout, une indifférence à sa propre vie qui la suit...