Le soleil était au plus chaud au milieu de l'après-midi. Nous avions déjà passé la matinée dans un studio radio mal climatisé, et cette interview n'avaient pas spécialement satisfaits les garçons. Pendant deux heures, ils avaient eu face à eux une femme aux formes surnaturelles, à la tenue plus que provocante et à la manucure rose bonbon qui s'était plus intéressée à ses ongles qu'aux réponses du groupe. Les garçons, comme à leur habitude, étaient parvenus à rire de la situation et à garder le sourire.
Cela n'a pourtant pas empêcher Harry et Zayn de trainer les autres pour une virée shopping dans les rues de Barcelone. J'étais absolument ravie de la lumière chaude propice à des photos hautes en couleurs. Heureusement pour nous, il était encore l'heure du travail et de l'école. Je n'aurais pas apprécié cette escapade poursuivie par des milliers de fans en délire prêts à nous attaquer juste pour une petite photo avec leur idole. Nous avions beau être entourés de garde du corps, je savais d'expérience que les fans pouvaient surgir de tous les côtés et être particulière tenaces.
Respectant cette fois ma résolution de me tenir à l'écart des garçons, je scrutais Louis et Zayn, au travers de mon viseur, qui commentaient leurs récents achats.
– Avoue que celle-là était trop belle ! a insisté Zayn.
– Oui, enfin c'est au moins ta trentième veste en cuir !
– Louis, mon dressing à Londres est aussi grand que mon salon.
– Oui mais à quoi bon si c'est pour le remplir de trente vestes identiques ?
Zayn a haussé des épaules en rappelant qu'il aimait bien cette veste. On aurait dit un petit enfant à qui on promettait d'acheter tout ce qu'il voudrait. Sûrement ce décalage entre leur si jeune âge et leur si grande notoriété...
– Par contre la chemise, je valide ! a acquiescé Louis. Il te va vraiment bien.
– Merci ! Perrie va adorer.
– J'en doute pas une seconde.
– D'ailleurs, je pense la porter ce soir au cocktail, à la place de la blanche que j'avais prévue de mettre. Histoire de changer un peu !
Louis a hoché de la tête, mais il semblait déjà ailleurs. Une main dans ses cheveux décoiffés, il était perdu dans des pensées qui n'appartenait qu'à lui. J'ai ôté mon œil du viseur pour essayer de mieux cerner son émotion. Mais avant que j'aie pu décrypter quoi que ce soit, Louis a fait demi-tour et a rejoint Finlay à l'arrière de la marche. Il a chuchoté quelque chose à Liam avant de se lancer dans une grande conversation avec leur agent. Surprise mais surtout inquiète, je me suis brusquement arrêtée au milieu de la rue, prête à les rejoindre. Mais c'était sans compter sur les autres garçons qui m'ont encerclée et entraînée avec eux.
– Bon, Tina ! a fait Liam en passant un bras par-dessus mon épaule. On sait que tu es photographe, mais qu'est-ce que tu faisais avant de remplacer Simon ?
– C'est vrai qu'on n'en a pas vraiment parler ! a remarqué Niall en se plaçant à ma gauche.
Encore raté pour rester loin d'eux... Décidément, ils ne semblaient pas prêts de lâcher l'affaire avec moi. Mais la bienveillance dans leur voix paraissait si sincère que je n'avais vraiment pas le cœur à les repousser.
– Eh bien, je... Je travaillais dans un petit studio. Pour des photos publicitaires.
– Sympa ! Tu aimais bien ? a demandé Liam.
– Oui, mais disons que ce n'était pas le travail de mes rêves... ai-je avoué.
– Comment ça ?
Je leur ai expliqué ma passion pour le portrait et comme je trouvais mon travail actuel mille fois plus intéressant que les mannequins qui défilaient. Les garçons étaient flattés, et moi étonnée : je n'en avais jamais parlé ni Caroline, ni à Robert, ni à Chris, ni même à Liz. Même si ma sœur savait que je préférais l'action, elle ne m'avait jamais entendu me plaindre de mon travail. Ils étaient les premiers à qui j'en parlais réellement.
VOUS LISEZ
Up and Away
FanfictionTout, dans la vie de Tina Harris, est fade et sans couleur : un métier de photographe publicitaire qu'elle n'aime qu'à moitié, un petit ami qui l'oppresse, une relation que l'amour a déserté, et surtout, une indifférence à sa propre vie qui la suit...