09. Tout recommence... en pire

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Je suis secouée. Peu à peu, je reprends mes esprits et me reconnecte à la réalité. Le visage de Yoona m'apparaît. Mon nom sort de sa bouche, mais je suis encore loin de l'entendre. Ma tête tourne comme si j'avais pris de l'alcool, c'est désagréable.

- Stop... Je suis réveillée, murmuré-je.

- Bordel ! J'ai cru que tu étais morte.

Je me redresse et m'assois. Le rouge me saute aux yeux. Il y a du sang partout. Je panique jusqu'à ce que je me rende compte que c'est de la peinture. Le tableau en face de moi est pétrifiant. Par dessus mon sang, j'ai peint des yeux. C'est comme si je connaissais son regard.

- Tu as eu une transe violente ?

- Je crois...

- Il est 22 heures. J'ai essayé de te joindre toute la journée. Il s'est passé quelque chose aujourd'hui.

La détresse se lisait sur son visage, je n'y avais pas fait attention. Je me relève avec de l'aide.

- Ton ventre ! Qu'est-ce que tu as fait ? gémit-elle paniquée.

Je me rappelle alors de mon altercation avec l'une des fleurs du Palais. C'est ainsi qu'ils les appellent. Je me rappelle surtout de son couteau et de ce qu'on s'est fait mutuellement. Je constate que Yoona est la seule à être venue dans ma chambre.

- Où sont les filles ? demandé-je. Je me suis disputée avec Vivi hier soir, j'ai dormi chez un ami.

Elle a l'air paniquée. Il s'est passé quelque chose de grave.

- Dis-moi ! grondé-je.

- Dylanie a disparu hier soir au Palais.

Cela me fait l'effet d'un vertige. J'entends à peine la suite de ce qu'elle me dit. La peur m'envahit. Le Palais et une disparition, ce n'est pas un bon ménage. J'ai déjà testé la formule.

- Je voulais aller à la police, chouine Yoona complètement en détresse, mais Victoria m'en a dissuadé. Elle a dit que je me condamnerais à mort en le faisant. Alors elle est partie au club pour se renseigner mais elle ne revient pas.

- Pourquoi est-elle partie là-bas ?

- Elle t'expliquera. J'ai peur pour Dylanie.

Je fais les cents pas dans ma chambre. J'attrape un pull pour enfin me couvrir. Mes dernières vingt-quatre heures sont une catastrophe. Nous devons faire quelque chose pour nos deux amies, même si je suis en colère et que cela ne nous aide pas.

- La dernière fois que je l'ai vu, c'est avec Chrys. Elle s'est opposée à lui quand je l'ai frappé.

- Tu l'as frappé ! crie-t-elle. Tu es complètement folle !

- Toi aussi, tu sais ce qu'il se trame au Palais.

- Oui et non. Je n'en fais pas partie, alors je ne connais pas tout. Il y a plein de gens que je n'ai pas le droit d'approcher, dont Chrys.

- Faire partie de quoi ? répété-je.

- Tout ce que je sais et suis sûre, c'est qu'il s'agit d'une organisation dangereuse.

Une organisation criminelle, c'est sûre. Celle-ci protège des hommes dangereux qu'on surnomme les Jardiniers et qui ont des fleurs.

Bordel de merde !

Je suis en plein milieu d'une exploitation humaine, au bord du proxénétisme et du trafic humain. Voilà ce que je suis, l'un de leur produit.

Je suis troublée. Plein de choses traversent mon esprit, je cherche la solution à mes problèmes.

A Fleur de peau et de sangOù les histoires vivent. Découvrez maintenant