17. Petite joueuse

380 28 0
                                    

PDV E.R

Sa peau est douce malgré les cicatrices dues au scalpel qui ont bien changé en deux ans. Mais les cicatrices en bas de son dos sont récentes. Tout vrille dans ma tête. Qui lui a fait ça ? La dernière fois qu'elle avait ce genre de blessure, c'est quand... Je deviens dingue. Personne n'a le droit de lui faire du mal. Personne ! Personne à part moi !

- Qui te les a fait ? Est-ce que c'est toi ? questionné-je d'un ton grave. Quelqu'un d'autre ?!

Elle se tait et continue de pleurer. Je ne supporte pas l'idée qu'on ait pu lui mettre la main dessus. Il me faut une réponse. Je tuerai toutes les personnes qui la touchent. Je déteste l'entendre pleurer et avant que je décide de la relâcher, elle tombe inconsciente. J'ai juste le temps de la rattraper par la taille avant qu'elle ne s'écroule au sol.

- Jia ? l'appelé-je dans l'espoir qu'elle m'insulte une fois de plus.

Elle est évanouie. Je suis accroupi, tenant ma main dans son dos et sa tête dans le creux de mon bras. Je tente de la relever, je passe mon autre bras sous ses jambes. Je crois qu'on a fini de jouer pour un petit moment. Dommage, on s'amusait bien toi et moi.

- Chrys ! Ouvre la porte !

Mes ordres sont exécutés. Il débarque aussitôt. Je la soulève et sors de la pièce. J'hésite un instant sur la direction à prendre, mais je décide de l'emmener à l'étage. Narcisse me grondera plus tard.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

- Elle s'est évanouie, grondé-je, comme si c'était une question stupide. Appelle un médecin.

- Tu sais qu'on ne peut pas ! Pas chez Narcisse ! Et encore moins pour elle !

- Alors trouve-moi quelqu'un de l'organisation, un Chirurgien !

- Les Chirurgiens sont dangereux, prévient Chrys.

Ce n'est pas le meilleur choix, mais les Chirurgiens sont une autre filiale de l'organisation et ils ont tous une formation de médecin, malgré qu'ils s'occupent généralement de cadavre. Ils feront l'affaire. Nous pouvons avoir confiance en eux.

Chrys finit par accepter et passe un coup de fil, pendant que je monte au rez-de-chaussée, puis me dirige dans les longs couloirs du manoir de Narcisse. Je donne un coup de pied dans la porte pour l'ouvrir. C'est une des nombreuses chambres de l'endroit maudit.

Je la pose délicatement sur les draps. Jia semble ailleurs. Son visage est encore humide de larmes. Je vérifie son poul ayant un pincement au cœur en pensant qu'elle est peut-être morte. Lorsque mes doigts frôlent sous le cou, j'ai l'impression de toucher un vase de cristal, fragile et froid. Elle est toujours vivante.

Je retire ma veste et la recouvre avec, elle est gelée. Je l'observe sans pouvoir détacher mon regard de son teint pâle, unis et lisse, sans aucun défaut. Ses cheveux noirs s'étalent sur l'oreille. Je ne peux pas m'empêcher de prendre l'une de ses longues mèches et la faire glisser dans la paume de main. J'imagine le noir de ses yeux qui se cache derrière ses yeux amendes fermés. Comme j'aime son regard... Pourtant, je lui ai interdit de me regarder car je refuse de voir la haine dans ses pupilles. Lorsqu'elle me sourit, ses yeux sont si beaux. Si elle me voit, je n'y aurais plus le droit.

Je retire la manchette de ma chemise pour essuyer son visage humide avec ma manche. C'est à ce moment que je réalise qu'elle pourrait voir mon visage. Putain, si elle se réveille...

La crainte ronge mon estomac, mais je ne bouge pas. J'ai besoin de la voir. J'ai eu le temps de l'observer depuis que je suis revenu, de lui parler. Ce n'est jamais assez. Il m'en faut plus, toujours plus. Comme la drogue qui fait partie de mon quotidien, j'en suis addict.

A Fleur de peau et de sangOù les histoires vivent. Découvrez maintenant