A Fleur de peau et de sang

40. I wanna be yours

PDV Erwin Rojas

Le soleil à peine levé, je m'éveille avec une lueur d'excitation dans les yeux. Erwin. C'est sa voix que j'entends dans ma tête. Mon prénom sonne tellement parfaitement entre ses lèvres.

Je me trouve toujours dans le lit, mes bras enveloppant délicatement Jia qui dort paisiblement. Je souris en la regardant, émerveillé par la grâce qui émane d'elle, même dans son sommeil. Il suffit d'un rien pour que je la trouve incroyable. De toute manière, depuis que mon nom est sorti de ses lèvres, je sais que je la suivrai au bout du monde, je tuerais n'importe qui pour elle.

Cette nuit a été un tourbillon d'émotions intenses, marquée par un moment inattendu : elle m'a embrassée. Bordel ! Qu'est-ce que j'en avais rêvé ! J'étais loin de m'imaginer qu'elle franchirait le pas, surtout pas après son cauchemar.

Je revois ses yeux larmoyants et la même frustration qu'hier se réveille en moi. J'ai besoin de me défouler pour libérer toute l'énergie qui bouillonne. Je n'ai aucune envie que Jia me découvre dans cet état. Je me lève précautionneusement, détachant avec tendresse mes bras de Jia pour ne pas la réveiller.

Tu parais si innocente dans mon lit et les yeux fermés, Cerise.

Je prends quelques instants pour la contempler une dernière fois avant de quitter silencieusement la chambre comme une ombre.

Le matin est encore frais et vivifiant, mais la chaleur menace déjà au premier rayon du soleil. J'enfile rapidement un t-shirt et un pantalon de sport, attrape mes baskets et sort du penthouse, veillant à tout verrouiller et à activer les caméras. L'air matinal caresse mon visage, dissipant les dernières traces de sommeil et me rappelant la douceur de Jia. J'espère qu'un petit footing suffira à apaiser mon esprit.

Je me dirige calmement vers le parc voisin, un havre de paix en pleine nature. Les premiers rayons du soleil filtrent à travers les arbres, créant des ombres dansantes sur le sol. Je commence à courir, laissant chaque foulée effacer les images des larmes à Jia et les doutes qui pèsent sur mon esprit tourmenté. La sensation du vent sur mon visage et le rythme régulier de mon cœur permettent de calmer ma frustration et retrouver un peu de contrôle sur toute ma situation.

Le paysage verdoyant défile autour de moi tandis que je continue ma course effrénée. Les arbres se mêlent les uns aux autres, formant un tunnel de nature luxuriante. Les fleurs me rappellent toujours une seule personne. J'accélère le rythme, poussant mon corps au-delà de ses limites habituelles. Je veux me déchirer les muscles, me faire mal, me sentir comme elle : vivant. Chaque battement de mon cœur est pour elle. Les gouttes de sueur perlent sur mon front, m'indiquent que je suis presque à mon maximum.

Finalement, épuisé mais apaisé, je m'arrête devant un endroit qui fait ressurgir une nuit bien sombre. Le jardin botanique de Dallas s'étend devant moi. C'est ici que j'ai déposé Jia en pensant qu'elle reconstruirait sa vie. Je contemple les parterres de fleurs multicolores, laissant mon souffle se calmer progressivement.

Le retour à l'appartement se fait dans un état d'esprit plus serein. Je vérifie plusieurs fois les caméras sur mon téléphone pour m'assurer que Jia n'a pas bougé et qu'elle est en sécurité. En rentrant, j'ouvre doucement la porte de la chambre et aperçois Jia, encore endormie, le visage paisible. Je n'ose pas m'approcher de peur qu'elle se réveille en sursaut comme hier soir.

Je quitte la chambre et traverse le penthouse. Je pénètre dans ma salle de sport privée, un espace que j'aime particulièrement car cela m'évite de sortir et de me mêler aux gens. Les murs sont ornés de miroirs qui reflètent mon image, j'ai l'air de ne pas avoir dormi.