16. Les monstres se cachent partout

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Il embrasse le coin de mon oreille avant de me chuchoter :

- Avoue-moi ton plus sombre désir, Jia.

Mon coeur bat trop fort. J'aimerai me taire mais mes lèvres se mettent à bouger toutes seules comme si elles ne pouvaient pas contenir le secret.

- Je veux que tu me tues. Termine ce que tu as commencé.

...

Mon cœur semble sur le point d'exploser sous le choc de mon aveu. Ce n'est pas ce que j'avais prévu. Je ne voulais pas qu'il sache cette sombre pensée qui m'habite depuis deux ans. C'est entre lui et moi. Si je dois mourir, c'est lui qui doit y mettre fin pour clôre la boucle.

Red recule brutalement, la chaise grince au sol avec un bruit insupportable. J'entends ses pas, rapides et nerveux, il parcourt la pièce en long et en large. Qu'est-ce qui passe dans sa tête ?

- Red ?

- Quoi ?!

Il s'arrête de bouger.

- Tu es où ? demandé-je ayant besoin de savoir à quelle distance nous sommes.

- Je viens de m'adosser contre le mur en face de moi.

Je l'imagine les bras croisés, le regard dur, fâché. Pourquoi est-il dans cet état ? C'est lui qui m'a demandé d'avouer mon plus sombre désir. Je suppose que ça ne doit pas lui plaire qu'une femme se déteste tellement à cause de lui qu'elle veut en mourir.

- C'est si dur à envisager ? demandé-je.

- Oui.

J'explose de rire. Sa réaction me fait rire et m'énerve. Est-ce qu'il essaye de jouer les bonnes âmes ? Je serais vraiment la dernière personne à y croire.

- Tu es quel genre de malade ? Franchement, tu m'as violée, brisée, marquée. Tu as eu tout ce que tu voulais de moi. Mais me tuer est trop te demander ?

- Jia, gronde-t-il.

- Quoi ?! C'est quoi ton problème ?

- C'est toi mon problème, je te l'ai déjà dit.

- Oui et va te faire foutre pour ça. Je m'en moque. Si mes larmes et mes pleurs viennent te hanter la nuit, je suis heureuse. Qu'espérais-tu de moi ?

- Ce n'est pas moi qui te cherchais, tu es venue me trouver.

- Oui et je t'ai dit ce que je veux.

- Et je refuse !

- Putain ! Mais pourquoi ? Qu'est-ce que ça te coûte ? Tu es déjà un monstre ! Tu pourras crever en pensant avoir fait une bonne action.

Ses pas se précipitent vers moi. Mon cœur loupe un battement, sa main serre mon cou de rage. Tant mieux. Il n'a pas apprécié que je le traite de monstre.

- Garde tes caprices pour quelqu'un d'autre, gronde-t-il menaçant.

- Et si c'est à toi que je veux les faire ?

- Tu n'obtiendras rien.

- Et si je te supplie ? murmure-jé.

Il prend une grande inspiration. Son visage se rapproche du mien, puisque je sens à présent son souffle sur ma peau.

- Je ne suis pas du genre qui les aime suppliante.

- Pourtant deux ans avant, tu aimais quand je te suppliais d'arrêter et que tu prenais ton pied.

Je suis prête à tout pour le foutre en l'air comme il l'a fait avec moi. Ai-je vraiment envie de mourir ? Oui, dans le fond. Mais suis-je prête à abandonner le combat ? Non, j'ai tellement de choses à faire. Je veux mettre à feu et à sang le Palais. Je veux mettre main mise sur lui et marquer sa peau à mon tour.

A Fleur de peau et de sangOù les histoires vivent. Découvrez maintenant