55. Dernière confession

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Red me regarde alors que je suis assise par terre, pas loin du corps de Logan et de son visage. Des larmes coulent toutes seules de mes yeux. Je me sens vide. Maintenant que j'ai atteint mon but final, c'est comme si j'avais perdu un sens à tout ce qu'il me reste.

Que fais-je ?

- Tu sais, lance Red après un long moment de silence, je le savais.

J'essuie mes larmes.

- Tu savais quoi ?

- Que tu avais commis tous ses meurtres, affirme-t-il.

- Comment ?

- Je ne saurais pas t'expliquer. Il y a quelque chose dans tes yeux quand je te regarde qui m'a fait comprendre qui tu étais. Il y a aussi tes peintures qui en disent tellement sur toi que tu serais gênée de les exposer.

- Pourtant, tu m'as laissé entrer dans ta vie.

- Oui.

- Pourquoi ? demandé-je.

- Parce que je ne veux que toi. Comme tu es.

- Tu dis n'importe quoi.

- Cerise, laisse-moi te le prouver !

- Non, je ne peux pas. Stop ! Je ne veux plus parler de ça, tu sais déjà que je n'ai rien ressenti pour toi. Ce n'était qu'un jeu et il est fini.

Il ne tente pas de me contredire, ce que je trouve presque frustrant. Ses yeux brillent d'un éclat que je n'arrive pas à comprendre. Pourquoi me regarde-t-il comme s'il m'aimait encore plus. Je viens de massacrer un homme devant lui sans aucune peine et je suis couverte de son sang.

- Est-ce que tu me laisserais te poser une question ? demande-t-il.

Je hoche la tête.

- Qu'est-ce que ton frère t'a fait ?

J'aimerai lui résister, mais je lui avoue.

- Mon frère avait une obsession du contrôle sur moi. Le jour où j'ai essayé de m'en défaire, il s'est mis à me frapper. Il m'a défiguré. Mes parents ont couvert ce qu'il avait fait et j'ai dû faire une reconstruction de mon visage. Par chance, la chirurgie fait des miracles. C'est la dernière fois que j'ai cru en un homme.

- Je suis désolé, Cerise.

- Il a créé mon obsession ravageuse des visages. Il a fait de moi un monstre.

- Je ne te vois pas de cette manière, rassure-t-il.

- Moi, oui.

Je l'entends murmurer mon prénom. C'est si bon. Une part de moi aimerait qu'il me prenne dans ses bras. Il sait enfin tout ce que je fais et qui je suis vraiment. Je pourrais presque y croire.

- Tu as dit que tu tuais de tes 18 ans à 21 ans, reprend-t-il. Que s'est-il passé pendant deux ans ?

- Comment les criminologues appellent ça ? lancé-je sans attendre de vrai réponse. Ah oui, le sommeil ! Je suis entrée en sommeil parce que la seule chose qui comptait pour moi était de vous avoir.

- Ose me dire que tu ne ressens rien après ça.

Je lève les yeux au ciel et me met debout. C'est comme si sa remarque m'avait redonné de l'énergie pour me battre contre lui.

- Red, il faut te faire soigner ! Je tue des gens ! rappelé-je pour être sûre qu'il a bien compris. Je pourrais te tuer par pulsion et j'en meurs d'envie parce que tu me fais sentir faible et que je trouverai excitant de te faire mal. J'ai horreur de cette sensation.

A Fleur de peau et de sangOù les histoires vivent. Découvrez maintenant