A Fleur de peau et de sang

39. Dans l'univers

Je sais que je ne dois pas le voir. Je le sais ! Je le sais ! Narcisse a dit... Foutu distance ! J'abandonne chacune des règles quand je monte dans la voiture. D'ailleurs, adieu la sécurité sur la route, je roule aussi vite que je peux. Red va m'entendre.

Victoria lui a appartenu et je suis la seule cruche pas encore au courant. Dans cette organisation, ils se foutent tous de ma gueule.

Arrivée au parking, j'attends qu'on valide mon entrée.

- Je suis désolé, je ne peux pas vous laisser entrer sans pièce d'identité.

- Sérieusement ! crié-je. J'ai besoin d'entrer !

- Madame, il faut que vous compreniez que ce bâtiment est hautement sécurisé et que je ne peux pas faire entrer quelqu'un avant d'avoir...

- J'ai compris ! Appellez...

C'est là que je me rends compte que je n'ai pas son nom et il ne s'appelle pas Red. Cela redouble ma colère. En plus, je n'ai pas de téléphone puisque je suis partie en furie. Je remonte la fenêtre sachant qu'il ne fera aucun écart à la règle pour moi.

Pas de bol pour lui, je suis tenace et parfois impulsive.

J'appuie sur l'embrayage, mais je n'enclenche pas la marche arrière. Non, je mets la première et je fonce dans la barrière. J'ai rien à perdre. Je l'entend crier et appeler la sécurité. Je ne perds pas une minute pour me garer au milieu du parking. Je grimpe les escaliers après avoir constaté qu'ils ont bloqué les ascenseurs.

J'arrive devant sa porte et je frappe si violemment que tout l'immeuble a dû entendre. Je continue sans relâcher, jusqu'à ce que la porte s'ouvre. Red est avec son pantalon de costume et une chemise blanche grande ouverte. Je le trouve divinement beau jusqu'à ce que mon objectif me revienne en tête.

J'entre sans qu'il m'y invite en le bousculant.

- Qu'est-ce que tu fais là ? demande-t-il en fermant la porte.

- Je ne peux pas me passer de toi.

Je me retourne pour lui faire face, il fait pareil. Avant qu'il n'anticipe mon geste, je le gifle. Il fallait que j'exprime ma colère.

- Je suppose que je l'ai mérité, grogne-t-il.

Red se frotte la joue avec lenteur. J'espère que je lui ai fait mal. Il a les yeux rouges et semble en train de planer.

- Tu es un connard ! Quand je pense que je t'ai laissé me toucher ! Ça me dégoûte ! Tu me dégoûtes.

- Wow... Parle doucement.

- Je te déteste ! Tu me mens sur combien de chose encore ?

- Cerise, je ne comprends rien.

Il passe sa main dans ses cheveux noirs. J'ai l'impression qu'il dit la vérité mais je suis énervé contre lui. Je veux encore me défouler.

- J'ai confiance en toi ! crié-je. Et j'apprends que tu me mens ! J'aurais dû me douter que tu ne méritais rien !

Un sourire se dessine sur son visage.

- Tu as confiance en moi ?

- Arrête de sourire !

Red franchit les pas qui nous séparent, il attrape mon bras et me tire vers son torse. Il me prend dans ses bras. Je le repousse comme une gamine qui fait un caprice. Ma réaction l'amuse. Il attrape mes poignets et les tiens dans mon dos, ce qui ne me laisse pas beaucoup de mouvement.

Je plonge mes yeux dans les siens. Il m'énerve. Je respire son odeur qui n'est pas celle dont j'ai l'habitude. Il sent l'alcool. Est-ce qu'il a bu ? Sans gêne, Red observe ma tenue. Il lâche mes poignets pour fourrer sa main sous mon gilet et plus exactement sur mes fesses.