A peine est-il parti que je tente de me libérer. Je m'assois comme je peux mes pieds et mains liés et pose mes semelles contre le mur. Je pousse fort avec mes jambes contre le béton et tire de tous mes forces avec mes bras. Je me dis que l'anneau auquel je suis accroché et fixé sur un vieil immeuble, peut-être que je pourrais le faire céder. Mais au bout d'une demi-heure transpirant, épuisé, et réveillé par les douleurs causé par les précédent coups de mon père, je me rends à l'évidence, je ne pourrais jamais me libérer. Devant lui, je ne veux pas montrer ma peur, mais je suis pétrifiée...je sais que je vais vivre mes dernières heures et que la dernière personne que je verrais ça sera lui. L'avoir en chair et en os en face de moi, a fait tout remonter à la surface, tous les souvenirs que je pensais avoir étouffés me reviennent en mémoire et mes larmes roulent sur mes joues. Au début, jusqu'à ma cinquième années de vie et les quelques souvenirs que j'en ai, il criait, il l'insultait mais il n'y avait jamais de coups. Puis un jour, c'est arrivé, il a frappé ma mère, une baffe, deux, je ne savais que faire alors je pleurais. Il ne le supportait pas, alors il a commencé à m'enfermer dans la penderie de mon armoire et j'entendais les coups pleuvoir sur ma mère et ses cris de douleur. Ces longues minutes dans le noir ou je pleurais mon ourson en peluche dans les bras. J'y passais parfois toute la nuit.
Il me libérait au petit matin et me disait que je n'avais pas intérêt à répéter à l'école ce qui se passait à la maison, que si je le faisais, il tuerait ma mère et moi par la suite. J'étais qu'un gosse de 5 ans terrifié par son père et qui avait comme tous mes enfants besoin de sa maman alors je ne parlais pas. A l'école, j'étais un gars timide, je restais dans mon coin, c'était les autres qui venait me chercher la plupart du temps. J'étais surtout avec des filles, je les protégeais quand on leur volait leur gouter, quand des garçons, les pinçait ou leur tirait les cheveux. Je protégeais celle que j'étais en âge de protéger à défaut de ma mère. Puis y'a eu ce drame, j'avais 10 ans. Ma mère était enceinte depuis deux mois, il lui a crié dessus pour une broutille comme toujours, une panière à linge resté dans les escaliers. Ils étaient en haut des marches, il l'a agrippé par les cheveux et la fait avancer pour qu'elle aille l'a rangé, mais il l'a poussé tellement fort qu'elle est tombé dévalant les marches. Il y avait beaucoup de sang entre ses jambes...j'ai compris plus tard qu'elle faisait en fait une fausse couche suite à la violence de mon père. Il a appelé une ambulance et a raconté que sa femme avait fait une chute, il a joué les maris éplorés et inquiet en disant qu'elle était enceinte et qu'il avait peur d'avoir perdu le bébé. D'un côté je trouve que ce petit bout a eu de la chance de pas venir au monde, la vie qui l'attendait n'en était pas une.
Quand ma mère est rentré à la maison, épuisé et mortellement triste, j'ai assimilé que je n'aurais jamais ce frère ou cette sœur. Mais avoir tué cet être ne lui suffisait pas. A peine étaient-ils rentrés, qu'il lui a ordonné de nettoyer les tâches qu'elle avait faites sur la moquette. Alors elle s'est appliqué à vouloir faire partir cette tâche mais ça ne partait pas, elle n'y arrivait pas. On allait devoir refaire toute la moquette donc dépenser des sous et ça ne lui plaisait pas, alors il l'a cogné. C'est là que j'en pouvais plus de laisser ma mère se faire battre sans rien faire alors je suis parti à ma chambre et je suis revenu avec un cutter que j'avais volé à l'école. Je lui aie hurlé de la laisser tranquille et il m'a dit de la fermer. J'ai insisté et il a fini par se tourner vers moi, les veines de ses tempes ressortant considérablement, ivre de rage. Il m'a choppé par le col de mon t-shirt, me soulevant avec facilité et il a vociférer sur moi. J'ai rien écouté de ce qu'il a dit et mon cutter est venu se planter dans sa joue droite. Il a hurlé de douleur et sa fureur n'en a été que décuplé. C'est ce jour-là que j'ai reçu mes premiers coups, entendant la souffrance atroce de ma mère qui le suppliait d'arrêter. J'étais couvert de bleus sauf au visage, il faisait en sorte que ça ne se sache pas et j'allais toujours à l'école, très bien camouflé. Je crevais de chaud en été mais je disais à mes professeurs que j'avais une peau très fragile au soleil et que je devais faire attention.
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Empoisonné par Cupidon
RomanceClay Anderson, séducteur et dragueur invétéré, proche de la quarantaine, ne s'imagine pas sa vie autrement qu'en étant libre. Vie a deux, couple et fidélité ne font pas parti de son vocabulaire. Il aime croquer la vie a pleine dents et pas que, char...