Prologue - Cleo

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My Crushing Wave est le troisième tome de la série Danbury Dolphins. Chaque tome étant centré autour d'un couple différent, il n'est pas strictement impossible de vous lancer dans votre lecture sans avoir préalablement terminé les deux premiers tomes de la série, My Water Heart et My Breeze of Hope, mais je vous conseille tout de même d'aller les découvrir d'abord si vous voulez bien comprendre le contexte qui entoure les héros de ce nouveau roman !

***

Une valise rose, à la coque en plastique rigide éraflée sur un coin. Une autre, gris foncé, dont les coutures commencent à fatiguer. Un sac de voyage rempli d'affaires en vrac.

J'anticipe déjà la difficulté que j'aurai à manœuvrer tous ces bagages une fois que je me retrouverai seule à l'aéroport. Je suis à peu près certaine qu'ils pèsent plus lourd que moi... Mais en même temps, lorsque je me dis que c'est toute ma vie qui est rassemblée là-dedans, ils me semblent soudain bien dérisoires.

Quand je partirai de Kearney, je ne laisserai rien derrière moi. En vingt ans, je n'ai pas construit davantage ; ou alors, ce que j'avais bâti s'est effondré. Ce constat laisse dans ma bouche un goût amer, que je chasse aussitôt. Ce jour n'est pas fait pour s'apitoyer sur le passé ; c'est celui d'un nouveau départ. Je sais où je vais, qui je rejoins. Je vais pouvoir me forger un nouvel avenir ; je dois y croire, en tout cas.

— Tu es prête ?

Je me tourne vers Darnell, mon cousin le plus âgé, qui m'observe depuis l'encadrement de la porte de ma chambre. C'est lui qui doit me conduire à l'aéroport ; il a déjà les clés de sa voiture à la main. Bien que je hoche la tête, il insiste :

— Tu es certaine que tu as tout ce qu'il te faut ?

J'acquiesce de nouveau. Il s'empare de ma valise la plus lourde pour lui faire descendre les escaliers tandis que je le suis, chargée de l'autre. Lorsque nous arrivons au rez-de-chaussée, je m'essuie le front : la vingtaine de marches a suffi à me faire transpirer. Darnell le remarque et me lance, d'un ton de reproche :

— Tu aurais pu me laisser m'occuper de cette valise-là aussi, tu sais.

— Je ne suis pas en sucre, je lui réponds en haussant les épaules.

Il n'empêche qu'une fois devant le coffre de sa voiture, il s'en empare d'autorité pour la soulever à l'intérieur. Je le laisse faire, me contentant de poser mon sac de voyage sur mes deux autres bagages quand il en a terminé. Je m'en vais ; ce n'est plus la peine que j'essaye de changer mon cousin.

Nous grimpons à l'avant du véhicule. Il y a une dizaine de minutes de route jusqu'à l'aéroport. Nous les passons dans le silence, ce qui me va bien. Le regard rivé vers le ciel, je pense à la nouvelle vie qui m'attend. Adieu le Nebraska, adieu la petite ville où j'ai grandi. Dans quelques heures, j'atterrirai à New York, d'où je rejoindrai Danbury en train, juste à temps pour la rentrée universitaire. J'ai attendu le dernier jour possible pour le grand départ : là-dessus, j'ai sans doute été contaminée par les angoisses de ma tante. Me voir m'envoler l'inquiète : si elle l'avait pu, elle m'aurait retenue près d'elle pour toujours. Mais il est temps que j'avance ; et c'est à la WestConn que je vais m'efforcer d'y parvenir.

La WestConn...

Pour l'instant, je n'en connais que ce que j'en ai vu sur les photos mises en avant sur son site Internet. J'imagine qu'elle n'est pas si différente de toutes les autres facs sur lesquelles j'aurais pu jeter mon dévolu. Si je l'ai choisie, ce n'est pas pour ses équipements sportifs ou la taille de sa bibliothèque, de toute façon. C'est pour une personne bien précise qui étudie là-bas, et que j'ai hâte de retrouver.

Nous arrivons à l'aéroport ; Darnell se gare au plus proche du terminal. Là encore, il se charge des valises, qu'il tient à déposer lui-même sur un chariot. Enfin, lorsque tout est installé, il m'adresse un demi-sourire, et lâche :

— Eh bien, on dirait que c'est l'heure du grand départ...

— Tout le monde a déjà failli pleurer en me disant au revoir à la fête d'hier soir. Ne t'y remets pas !

Sourd à ma remarque, il m'attire dans ses bras pour me serrer contre lui et me tapoter le dos.

— Prends bien soin de toi, cousine. Tu sais qu'au moindre problème, tu peux revenir à Kearney.

— Je sais...

Mais ce n'est pas ce que je veux.

Un dernier check, et Darnell remonte dans sa voiture, tandis que je pousse mes bagages en direction de l'entrée de l'aéroport.

J'ai l'impression qu'une vague me porte, inéluctable, en direction de Danbury. Une lame de fond qui a déferlé sur ma vie et qui ne refluera qu'une fois qu'elle m'aura poussée sur les rivages de la côte Est. Là où je trouverai de quoi recommencer à zéro. De quoi poser les bases d'une nouvelle existence. Mais surtout...

Là où je trouverai Neal.


***

Bienvenue dans ce troisième tome de la série des Danbury Dolphins ! Il s'agit de la version réécrite du roman, que j'ai ajustée pour qu'elle soit cohérente avec les nouvelles versions des tomes précédents. J'espère que vous apprécierez de découvrir (ou de redécouvrir) Neal et Cleo. Bonne lecture, et n'hésitez pas à me laisser des commentaires au fil de votre avancée : j'adore les découvrir 🥰

Que pensez-vous de Cleo après ce bref prologue ? Est-ce que sa décision de partir pour Danbury vous intrigue ? Dites-moi tout !

Merci à vous de me suivre dans cette nouvelle aventure !

Camille Versi

My Crushing WaveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant