Fogelberg pénétra dans le hall de l'hôpital, ses pas résonnant sur le sol carrelé, et se dirigea d'un pas décidé vers l'ascenseur pour rejoindre l'étage de la morgue. Elle prit la direction du bureau du médecin légiste, dont la porte arborait une plaque en aluminium avec son nom. La porte étant légèrement entrebâillée, elle frappa deux petits coups par politesse avant de pousser doucement la porte et d'entrer. Le médecin légiste, âgé d'une cinquantaine d'années, semblait porter toute la misère du monde sur ses épaules, plus que jamais.
« Café ? » proposa-t-il en se dirigeant vers la cafetière pour sélectionner une dosette.
« Volontiers, merci », répondit-elle.
Elle scruta le visage du légiste, inquiète pour sa santé.
« Est-ce que tout va bien, Thomas ? Vous m'avez l'air épuisé », s'enquit-elle en observant l'homme aux yeux cernés, qui ressemblait presque à l'image d'un croque-mort telle qu'on se l'imaginait au siècle dernier.
« Un peu d'insomnie et beaucoup de travail, c'est tout. Merci de t'en inquiéter », répondit Thomas Cavanaugh en s'asseyant derrière son bureau. Le Lieutenant Fogelberg s'installa en face de lui. Il lui tendit le dossier contenant son rapport d'autopsie et commença à énumérer les points importants tout en laissant le lieutenant lire le rapport simultanément.
« Rien d'inhabituel sur le corps, hormis les blessures dans le dos et celle à la gorge. La seule trace de coups que j'ai trouvée est un coup porté à la tempe, mais il ne fut pas mortel. J'ai noté la trace d'une piqûre dans la veine de son bras gauche. J'attends le résultat de l'analyse toxicologique d'un instant à l'autre. Concernant les blessures au dos, c'est intéressant, les traces incrustées dans les chairs avaient la forme d'un haltère. J'en ai dénombré cent vingt. Ce que j'appelle les haltères mesure 1 centimètre, espacé de 1,5 centimètre, et sont en groupe de deux, donc des haltères ronds comme on en voyait dans les cirques au siècle dernier, rien à voir avec les haltères à disques d'aujourd'hui, juste pour clarifier l'image que tu t'en faisais.
— Qu'a donc vécu celui qui lui a infligé ça, pour avoir tant de haine ? Qu'est-ce qui peut avoir causé de telles marques selon vous ? Vous avez déjà vu ça ?
— Non jamais. Enfin, je n'ai trouvé aucune trace de blessures défensives sous les ongles, le tueur a pris soin de les nettoyer. En fait, le corps au complet a été nettoyé, aucune fibre exploitable.
— Donc côté prélèvement externe, nous n'avons rien. Des traces de sperme ?
— Pas de trace de sperme dans le vagin ni l'anus. Je peux te confirmer qu'il n'y a aucune lésion vaginale ni anale, elle n'a donc pas été violée. Aucun poil pubien étranger. En fait, la victime n'avait pas eu de relation sexuelle depuis plusieurs jours.
— Une telle violence, mais rien de sexuel ? Quel serait le profil du tueur selon vous ?
— C'est très certainement un homme, et ce n'est pas la première fois qu'il tue, et il tuera encore.
— Qu'est-ce qui vous fait dire ça, Thomas ?
— Comme tu le sais, les tueurs éprouvent une jouissance à chaque crime qu'ils commettent. Soit la violence ira en crescendo, soit, dans le cas d'un tueur en série, l'audace ira en augmentant, narguant la police, te narguant toi, devant ton incapacité à l'identifier et à l'arrêter.
— Vous pensez qu'il s'agit d'un tueur en série ? Quelque chose pointe dans ce sens ?
— La victime n'était pas mariée, il n'y a aucune marque d'alliance ni aucune marque d'une quelconque bague sur les doigts, ou d'un bracelet », précisa-t-il en regardant Fogelberg. « Toutefois, j'ai trouvé un petit tatouage derrière le lobe de son oreille droite, j'en ai un agrandissement ici », dit-il en lui tendant une photo.
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It ends with us
غموض / إثارةLe Lieutenant Fogelberg se retrouve confronté à des crimes aussi horribles qu'insaisissables : une femme pendue dans un parc, un homme crucifié dans un motel... Aucun indice ne permet de mettre la main sur les coupables, et l'enquête semble s'enlise...