1951
Sibérie centrale, district d'Évenkie
Rageusement, Max Devereaux tournait sur lui-même. Six longues années s'étaient écoulées depuis qu'il avait mis la main sur le journal du Professeur Hoffmann, et seulement maintenant il avait réussi à se rendre à l'endroit indiqué dans ce précieux carnet.Il se trouvait au cœur d'une forêt, du moins ce qu'il en restait. Les arbres avaient été déracinés et abattus, témoins d'une puissante explosion. Devereaux estimait que les arbres avaient été soufflés sur près de vingt kilomètres depuis l'épicentre. Malgré la dévastation, il ne trouvait aucun signe évident de cratère.
Aux abords d'une rivière, Devereaux avait établi son campement, profitant de l'eau fraîche et de la pêche pour se nourrir. Un matin paisible, alors qu'il cuisait son poisson et se lavait dans la rivière, il fut surpris par l'apparition d'un autochtone. L'homme n'avait pas l'air russe, du moins pas comme les combattants qu'il avait rencontrés pendant la guerre, mais plutôt d'origine asiatique. Pour saluer l'inconnu, Devereaux leva la main et prononça quelques mots dans différentes langues qu'il connaissait. Malheureusement, l'autochtone ne semblait pas le comprendre.
Pour montrer qu'il ne représentait pas de menace, Devereaux prit son poisson et le porta à sa bouche avant de tendre le morceau vers l'inconnu. Il espérait que ce geste universel d'invitation serait compris et apaiserait les craintes de l'homme.
L'homme s'approcha en souriant, dégageant une forte odeur musquée que Devereaux reconnut une fois qu'il eut l'animal dans son champ de vision. Un renne.Profitant d'avoir un habitant sous la main, Devereaux sortit une carte et montra sa position en nommant la rivière « Toungouska », prenant soin de prononcer lentement pour être certain d'être compris, puis en embrassant le paysage d'un geste de la main. L'autre acquiesça en hochant la tête, confirmant le nom "Toungouska".
Devereaux émit un bruit avec sa bouche, simulant une explosion en écartant les mains, puis il leva les mains vers le haut en écarquillant les yeux, espérant ainsi faire comprendre qu'il cherchait des informations sur l'explosion.
L'homme se leva et jeta de la terre sur le feu de Devereaux, manifestement pour éteindre les flammes. Ensuite, il lui fit un signe évident, signifiant « Suis-moi ». Devereaux ne se fit pas prier et se prépara rapidement, enfilant sa vareuse et glissant son arme dans son dos. On n'est jamais trop prudent.
Après deux heures de marche, Devereaux, son guide et le renne arrivèrent dans un petit village. L'autochtone guida le renne dans un enclos puis fit signe à Max de le suivre. Ils se retrouvèrent devant une maison, et le guide fit signe à Devereaux d'attendre avant d'entrer. Après quelques minutes, la porte s'ouvrit à nouveau. Son guide l'invita à entrer et, après un dernier signe de salutation, il s'éloigna.
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It ends with us
Gizem / GerilimLe Lieutenant Fogelberg se retrouve confronté à des crimes aussi horribles qu'insaisissables : une femme pendue dans un parc, un homme crucifié dans un motel... Aucun indice ne permet de mettre la main sur les coupables, et l'enquête semble s'enlise...