La photographie de Sarah, prisonnière de Judas, eut l'effet inverse de celui auquel ce dernier s'attendait. Il s'approcha de Sam, son petit surdoué de l'informatique, et lui demanda de le suivre, sous les regards curieux de ses camarades.
« Dis-moi, es-tu capable de tracer un téléphone ou de voir son parcours, comme avec un GPS ? » interrogea Joseph, son visage trahissant son inquiétude.
Sam, perspicace et concerné, répliqua : « Le Lieutenant a des ennuis, Professeur ?
— Oui, de gros ennuis », répondit Joseph, en évitant de divulguer plus de détails.
« J'ai bien une appli de traçage, mais ce n'est pas très légal, est-ce que je vais avoir des problèmes ? », s'interrogea Sam.
Joseph, déterminé à sauver Sarah, lui assura : « Si problème il y a, j'en prendrais toute la responsabilité, je dirais que je t'ai forcé, que je t'ai menacé. D'accord ? »
Sam accepta avec réticence, mais il savait que c'était pour la bonne cause. « Bien, Professeur. Qu'est-ce que vous avez pour moi ? J'ai besoin de son numéro. OK, ce ne sera pas bien long », dit-il une fois les informations enregistrées. « Voilà, son téléphone a cessé d'émettre à cette adresse, c'est une maison en banlieue.
— Merci Sam. Désolé, je ne vais pas finir mon cours, je dois y aller », annonça Joseph, pressé de partir.
« Soyez prudent, Professeur et... ramenez-là », dit Sam, montrant son inquiétude.
« J'y compte bien, Sam », répondit Joseph avec détermination avant de quitter précipitamment l'établissement scolaire.
Passant en courant devant le bureau de Karine, celle-ci se lève brusquement, devinant un problème. Sam s'arrête à son niveau, tous deux regardent Joseph sauter les marches et disparaître dans la rue en courant.
« Son amie, le Lieutenant, a de graves ennuis, Madame Rhodes. Je l'ai aidée comme j'ai pu, mais je suis inquiet », dit-il sans la regarder.
« Oh mon Dieu ! Angie ! Bon, retourne en classe, révisez jusqu'à la fin des cours, ne chahutez pas. Tu es responsable que tout se passe bien. Je passe vous voir dans quelques instants. Il semble te faire confiance, alors donne-lui raison, Sam, et merci, peu importe ce que tu as fait pour l'aider », dit Karine avec une dose de préoccupation dans la voix.
Joseph, quant à lui, se rendit d'abord dans la tour abritant les locaux de l'organisation, forçant son entrée en se présentant à l'étage servant de vitrine à l'organisation, et en demandant l'accès à l'étage caché.
« Je veux voir celui qui remplace Devereaux à la tête de votre groupe », insiste Joseph d'une voix assurée.
La standardiste, intriguée par son ton, répond : « Monsieur ? Je ne comprends pas, de qui parlez-vous ? »
Se retournant vers la caméra de sécurité, Joseph décide de se présenter entièrement. « Je me nomme Mettius Atticus Aburius, j'ai en ma possession le dernier denier, celui qui vous manque probablement si vous avez finalement réuni les autres. Si vous n'avez pas entendu parler de moi, c'est que je me suis bien appliqué à faire attention à ne pas laisser de trace dans l'Histoire. Je viens vers vous aujourd'hui, car nous avons un ennemi commun, et je vais régler définitivement le problème. »
Le téléphone sonne soudainement, et la standardiste appuie sur un bouton, faisant ainsi apparaître un panneau caché où se trouve un escalier en colimaçon. Elle indique à Joseph : « Montez, vous êtes attendu. »
Joseph ne perd pas de temps à la remercier ni à vérifier s'il n'y a pas de menace. Il monte rapidement les escaliers et se retrouve dans une antichambre. La porte s'ouvre sur un homme en costume trois-pièces, qui le détaille de la tête aux pieds. Son regard semble en dire long sur le fait qu'il sait qui est Joseph. Devereaux a donc probablement parlé de lui.

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It ends with us
Mistero / ThrillerLe Lieutenant Fogelberg se retrouve confronté à des crimes aussi horribles qu'insaisissables : une femme pendue dans un parc, un homme crucifié dans un motel... Aucun indice ne permet de mettre la main sur les coupables, et l'enquête semble s'enlise...