It ends with us

Chapitre 26

S'il y a une chose que le piège des entrepôts a permis de révéler, c'est quelle équipe était compromise. S'il y a une chose que le piège des entrepôts a permis de deviner, c'est l'identité de l'informateur. Tous les membres de l'équipe sur place ont été tués, sauf un. Blessé, le survivant a miraculeusement échappé à une mort certaine. La précision des meurtres suggère une exécution ciblée, et l'angle de tir étrange de la balle laisse supposer qu'il aurait pu se blesser lui-même pour éviter d'éveiller les soupçons. Cela démontre malgré tout une certaine dose de courage.

Brimstone remet deux deniers en argent au tireur, lui expliquant que ce ne sont pas ceux recherchés, puis lui expose ce qu'il attend de lui.

« Salut David ! » dit-il en poussant la porte de la chambre d'hôpital.

« Salut Phil. Qu'est-ce que tu fais là ? » répond David, visiblement surpris.

« Je suis venu voir comment tu allais.

— C'est sympa. Ça va, j'ai eu de la chance, la blessure est superficielle.

— J'étais sur le toit en face de l'entrepôt. Tu as eu de la chance en effet. Le temps que je descende, tout le monde était mort. C'est dingue cette histoire.

— Tu l'as dit, » souffle David en détournant le regard.

« Qu'est-ce que tu comptes faire en sortant d'ici ? Moi je n'ai pas l'intention de rester. Je vais me barrer.

— Prends tes précautions, on ne les quitte pas comme ça.

— C'est ce que j'ai fait David, regarde », dit le tireur sur le ton de la confidence en sortant de sa poche un tissu qu'il déplie doucement, dévoilant un denier. « J'ai récupéré ça dans une boîte dans le bureau de l'entrepôt. »

L'homme se redresse sur son lit d'hôpital, refrénant son envie de prendre la pièce dans ses mains.

« Tu as volé une des pièces ? » demande David, la voix chevrotante.

« Pour assurer mes vieux jours et mes arrières. En fait, j'ai pris deux boîtes », répond Phil avec une pointe de fierté dans la voix.

« Deux ? Mon Dieu », murmure David, encore sous le choc.

« Allez, je te laisse te reposer. Fais gaffe à toi ! » dit le tireur en repliant soigneusement le tissu sur la pièce avant de la glisser dans sa poche.

« Attends Phil. J'aurais peut-être un acheteur pour tes pièces », propose David.

« Je quitte la ville demain. Tiens », dit-il en lui tendant un papier où il venait d'écrire une adresse et un montant. « Je serai là ce soir, jusqu'à vingt-deux heures, après je disparaîtrai. »

« Je lui passe le message. Bonne chance. »

Dès que le tireur quitte l'hôpital, il se hâte vers l'adresse du piège et il s'assure que l'équipement demandé est sur place. Il sécurise chaque accès, place des armes sous et dans les meubles, se préparant à recevoir sa cible. Sa vie de mercenaire lui a enseigné que la prudence est une alliée précieuse.

À l'instant où le tireur quitte sa chambre, David prend le téléphone et compose le numéro qui lui avait été confié quelques semaines plus tôt.

« Oui ? » demande une voix grave à l'autre bout du fil.

« Quelqu'un a récupéré deux deniers suite à l'attaque de l'entrepôt. Il va quitter la ville. Je sais où il sera jusqu'à ce soir. Après, il disparaîtra », prévient David.

La voix au bout du fil reste silencieuse un moment, puis répond d'un ton sec : « Où ? »