Chapitre 28

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« Je peux te demander ce que tu faisais devant l'hôpital lorsque nous nous sommes rencontrés ? »

Dans un bar à tapas du quartier, ils sont installés sur une banquette, une bouteille de vin bien entamée sur la table. L'alcool aidant, Fogelberg se laisse aller. Elle est plus ouverte. La curiosité faisant partie de

son travail, ses questions sont toutefois plus ciblées et intéressées. Elle se sent en confiance avec cet homme, rares sont les hommes qui ont pu l'approcher d'aussi près. Elle peut les compter sur les doigts d'une main, avec plusieurs doigts repliés.

« J'étais venu voir un de mes élèves qui a subi une appendicectomie », répond Joseph.

« Une quoi ? » demande Fogelberg, légèrement perplexe.

« On lui a retiré son appendicite », explique-t-il.

« C'est gentil de ta part, » commente-t-elle.

« C'est un bon élève, ses parents travaillent de longues heures, donc il est souvent seul. Il était normal que je passe le voir et lui remonter un peu le moral.

— Mais finalement, tu n'as pas pu le voir, tu es tombé, enfin je suis tombée sur toi, » plaisante-t-elle.

Joseph sourit légèrement. « Une plus grande cause m'attendait, je suppose. »

Fogelberg rougit en regardant Joseph.

« Mais j'y suis allé hier, il sortait et je l'ai raccompagné chez lui, ses parents ne pouvaient pas se libérer plus tôt du travail, » explique-t-il.

« Tu es impliqué et gentil avec tes élèves, » remarque-t-elle.

« Pas juste avec eux, Angie, » répond Joseph avec un léger sourire.

Le bar est animé, des conversations et des rires résonnent dans l'atmosphère chaleureuse du lieu. La lumière tamisée des lampes crée une ambiance intime propice aux confidences. Les tapas apportés sur la table sont une véritable symphonie de saveurs, des couleurs vives et appétissantes qui ravissent les sens.

Fogelberg s'empare de la bouteille de vin et remplit son verre d'un geste vif qu'elle vide ensuite d'une seule gorgée, sentant la chaleur de l'alcool se répandre dans son corps. Elle s'installe plus confortablement au fond de la banquette, les joues en feu.

« Tu sais, » commence Fogelberg en posant délicatement sa main sur celle de Joseph, « je n'ai pas l'habitude de me confier ainsi à quelqu'un. C'est comme si je pouvais vraiment être moi-même avec toi.

— Réponds-moi honnêtement. Tu veux bien me dire pourquoi tu te caches chez moi ? Vous n'avez pas des... planques dans la police, ou des endroits sécurisés pour les témoins protégés ? » interroge Joseph, curieux de comprendre la situation.

Fogelberg prend une profonde inspiration et lui raconte toute l'histoire, les soupçons portés contre elle et la mise en garde du légiste. Elle explique qu'après avoir évalué toutes les options, rester cachée chez lui semblait être la seule solution sûre, car elle ne connaissait personne d'autre en qui elle pouvait avoir confiance. Elle s'excuse de profiter de lui de cette manière, consciente que cela l'implique dans ses problèmes.

« Merci pour ta sincérité, Angie. Écoute, je ne te connais pas depuis longtemps, mais tu m'as fait bonne impression dès le premier instant. Tu sembles être quelqu'un de bien, malgré les gros problèmes auxquels tu fais face. Il est évident que tu as des ennemis déterminés, mais tu m'impressionnes. Ton instinct de survie est très développé, et je devine que tu es bien plus forte que tu ne le penses. »

Fogelberg est touchée par les paroles réconfortantes de Joseph. Elle avait rarement ressenti une telle empathie et un tel soutien chez un autre individu. Le regard qu'elle lui lance est empreint à la fois de reconnaissance et de culpabilité.

It ends with usOù les histoires vivent. Découvrez maintenant