« Où... », commença Judah, avant que Joseph n'entoure les menottes d'un chiffon et ne traîne Judah sur le sable comme un vulgaire sac, avant de l'adosser contre un arbre.
« Qu'est-ce que tu fais, Romain ? Où sommes-nous ? Réponds ! », crie-t-il, paniqué.
Celui-ci ne répond pas, laissant Judas dans un état de panique, et pousse le vice à bander les yeux et la bouche de Judas. Sortant une corde du coffre de la voiture, il montre à Fogelberg ce qu'elle doit ramasser, en silence, puis déposer aux pieds de l'arbre.
Une fois prêt, Joseph s'avance vers Fogelberg et l'embrasse tendrement, avant de lui demander de monter dans le camion et de s'éloigner, ne sachant pas ce qu'il va se produire. À contrecœur, celle-ci obéit, reculant avant de s'avancer de quelques mètres, par principe.
Son gladius planté dans le sol, Joseph inspire longuement avant de rapidement passer la corde autour du cou de Judas, d'en jeter l'autre partie entre le tronc et une branche large et solide, et de tirer dessus pour redresser ce dernier qui se débat. Les pieds touchant à peine le sol, il hurle malgré son bâillon.
Le vent souffle doucement dans la nuit, faisant frissonner les feuilles des arbres alentour. La lueur de la lune éclaire la scène d'une lueur blafarde, donnant à toute l'atmosphère une atmosphère étrange et surnaturelle.
Fogelberg, les yeux embués de larmes, observe la scène avec appréhension. L'air est lourd de tension et de violence contenue. Elle sent son cœur battre la chamade, tandis que Joseph se tient là, le regard impitoyable, déterminé à mettre fin au règne de terreur de Judas.
Joseph retira le bandeau qui aveuglait Judas. Une fois ses yeux libérés, il regarda autour de lui, retrouvant peu à peu la vue. Il reconnut l'essence de l'arbre auquel il était attaché : un acacia majestueux dont les branches se dressaient fièrement vers le ciel. Autour de ses pieds, il y avait des roses de Jéricho, délicates et séchées, mais pleines de symbolisme.
« Je me souviens que c'est sur un acacia que tu étais pendu, Yehudah, et qu'il y avait des roses de Jéricho autour de l'arbre, dans ton jardin. Es-tu prêt ? » demanda Joseph d'une voix empreinte de froideur.
Judas marmonna quelques mots étouffés, sa bouche toujours entravée par le chiffon.
S'approchant de Judas, Joseph sortit le coffret contenant les deniers d'un sac, sous les yeux écarquillés de celui-ci. La nuit était tombée, mais la noirceur semblait devenir plus profonde alors que Joseph soulevait le couvercle du coffret. Un étrange phénomène se produisit : le ciel s'obscurcit soudain davantage, une nappe d'obscurité s'abattit sur eux. Le vent se leva brusquement, le grondement du tonnerre ébranla la terre, et l'air se chargea d'électricité.
Joseph pouvait sentir l'électricité parcourir son corps, et il en était persuadé, Judas la ressentait aussi, au vu de son regard affolé. Un éclair de panique traversa le visage de Judas alors qu'il tentait désespérément de se libérer de ses entraves, mais le nœud coulant était solidement fixé sur sa nuque, l'empêchant de bouger correctement. Il s'acharnait à tenter de se défaire de ses entraves, mais ne faisait que resserrer un peu plus la corde sur sa gorge, lui écrasant la pomme d'Adam.
Joseph risqua un regard en arrière et capta le regard de Fogelberg dans la cabine illuminée du camion, avant que l'obscurité ne les enveloppe totalement. L'air fut brusquement saturé par une odeur d'ozone. Des éclairs zébraient la noirceur au-dessus d'eux, créant des lueurs éblouissantes et fugaces. Les deniers, chargés en électricité, se mirent à crépiter dans leurs emplacements dans le coffret.
Joseph sortit son propre denier de sa poche et le laissa tomber dans la boîte. Les éclairs semblaient danser autour d'eux, rendant la situation encore plus surréaliste.

VOUS LISEZ
It ends with us
Mistério / SuspenseLe Lieutenant Fogelberg se retrouve confronté à des crimes aussi horribles qu'insaisissables : une femme pendue dans un parc, un homme crucifié dans un motel... Aucun indice ne permet de mettre la main sur les coupables, et l'enquête semble s'enlise...