Chapitre 38

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Un office a lieu aujourd'hui dans un salon funéraire. Tout en sobriété. Pour Fogelberg, c'est un moment empreint de douleur et de nostalgie. Elle n'a jamais eu l'occasion de tenir son fils dans ses bras, de le serrer contre son cœur, de l'allaiter. Les derniers jours ont été remplis de chagrin, et maintenant, c'est le seul instant où elle peut être en présence de son fils, bien qu'il repose dans un cercueil. Elle a tenu à organiser cette cérémonie malgré son absence dans la vie de son enfant. C'est sa manière de lui dire au revoir et de lui rendre hommage. Peut-être espère-t-elle que des gens qui ont connu son fils viendront, pour qu'elle puisse apprendre à le connaître à travers leur regard, pour enfin le comprendre.

Cependant, personne ne vient. Fogelberg se retrouve seule avec Joseph dans la salle où est exposé le cercueil. Elle ressent un mélange d'émotions, à la fois soulagée d'être enfin près de lui, mais aussi dévastée par la solitude de cet instant. Elle adresse quelques mots à Joseph, reconnaissant la présence réconfortante de son ami.

« Merci d'être là Joseph.

— C'est normal. Je n'allais pas te laisser seule, pas un jour comme aujourd'hui », répond-il doucement.

Le salon funéraire est empreint de silence rendant le moment encore plus difficile.

Ils s'approchent ensemble du cercueil, et Joseph retient un mouvement en reconnaissant l'homme qu'il avait poursuivi lors de sa rencontre avec Fogelberg, devant l'hôpital.

« C'est étrange. Nous nous sommes croisés quelques fois ces derniers jours, en fait depuis la femme trouvée dans le parc en face de chez toi. Il aurait pu simplement me dire qui il était, non ? Avant tout ce déferlement de violence », exprime Fogelberg, perplexe.

« Je ne sais pas, Sarah. Il devait avoir une raison de t'en vouloir », répond Joseph, essayant de comprendre la situation.

« Grandir avec le sentiment d'avoir été abandonné à la naissance. Va savoir ce qu'il a vécu, où il a vécu. Je me demande comment il m'a trouvé. Est-il possible que mes parents l'aient confié à une famille que je connais ? Et qu'il savait tout de moi ? », se questionne Fogelberg, cherchant des réponses.

« Je ne sais pas, Sarah. Quel aurait été le déclencheur de son envie de s'en prendre à toi ? », continue Joseph, tentant de la soutenir.

« Je n'en sais rien », avoue Fogelberg, sa voix étranglée par l'émotion.

Fogelberg écrase une larme alors qu'elle fait glisser ses doigts sur la joue de son fils. Elle se perd dans ses pensées, réfléchissant à toute cette situation.

« Il est beau, non ? », demande-t-elle à Joseph, cherchant un peu de réconfort.

« Il te ressemble un peu. Le menton et le nez », répond Joseph, tentant de trouver des similitudes entre eux.

«Je ne sais comment j'aurais réagi s'il s'était présenté à moi », confie Fogelberg, partageant ses craintes.

« Tu l'aurais accueilli les bras ouverts. Il est ton fils, ton sang », assure Joseph, posant une main réconfortante sur la sienne. « Tu es celle qui l'a mis au monde. Tu l'as porté, Sarah. C'est un lien puissant.

— Tu as raison, Joseph. Je lui aurais probablement ouvert ma porte. Il faut trouver où il vivait. Il y a forcément quelqu'un qui le connaît », déclare Fogelberg, déterminée à en savoir plus sur son fils.

Cependant, leur conversation est interrompue par une voix inconnue, légère et joviale, qui les interpelle : « Hum hum, crois-tu que la présence du Galiléen accroché sur sa croix va te protéger ? »

Fogelberg et Joseph se retournent en même temps, mais c'est seulement Joseph qui réagit verbalement : « Yehudah. Que fais-tu là ?

— Je viens présenter mes respects », répond Yehudah d'un ton calme.

It ends with usOù les histoires vivent. Découvrez maintenant