It ends with us

Chapitre 42

L'enquête progresse en deux volets distincts. D'un côté, l'enquête officielle se concentrait sur la mort de l'Officier Al Chough, cherchant à découvrir les raisons et les responsables de ce meurtre. De l'autre côté, de manière officieuse et confidentielle, l'attention se portait sur le mystérieux fils de Fogelberg. Seules quatre personnes étaient au courant de cette filiation, et parmi elles se trouvait une personne inconnue de tous.

Les événements et les indices recueillis suggèrent que le fils de Fogelberg avait bénéficié d'une aide extérieure. Une caméra de surveillance avait capté des images d'une rencontre dans un café, un lieu choisi pour son anonymat, mais les systèmes de surveillance proliféraient, partout, et il était difficile d'échapper à leur vigilance.

La vidéo était brève, ne fournissant pas de nouvelles pistes concrètes à la police. On y voyait les deux hommes s'installer à une table, l'Officier Chough commandant un café tandis que l'autre homme ne prenait rien. Leur discussion ne dura que deux minutes quarante-deux secondes. L'homme mystérieux repartit rapidement, laissant l'Officier de police seul, absorbé par son téléphone.

La vidéo aurait pu simplement être archivée, mais Joseph et Fogelberg reconnurent l'homme qui avait rencontré le fils de Fogelberg. Ce détail crucial changea complètement la donne. La tension montait alors que les pièces du puzzle semblaient enfin s'assembler.

« Judas ! » cracha-t-elle avec colère. « Il a rencontré mon fils le soir de mon enlèvement.

— Il est même fort possible que ce soit lui qui ait tout orchestré, Sarah », répondit Joseph d'un ton grave.

« Je vais... je sais que je ne peux rien faire pour le tuer, mais je vais vraiment le sceller dans un coffrage en béton et le laisser pourrir là pendant des décennies ! »

« Il faut juste arriver à mettre la main dessus, Sarah, et il n'y a qu'une chose qui le fera sortir de sa cachette, c'est ça », dit-il en montrant son médaillon. « Le denier qu'il recherche inlassablement. S'il met la main dessus, ne sachant pas combien il en a, c'est un risque, Sarah. Je ne sais pas ce qu'il se produira s'il les réunit tous. Peut-être a-t-il raison, et ça mettra fin au cycle de sa régénération, et probablement de la mienne par la même occasion. Peut-être qu'il va acquérir d'autres pouvoirs, qui peut savoir. Est-on prêt à prendre ce risque ? Ai-je envie de perdre mon immortalité, Sarah ? »

Elle posa sa main sur celle de Joseph et répondit : « Non pas envie, mais peur peut-être ? Quant à ce qu'il doit arriver, pourquoi être pessimiste et imaginer tout de suite qu'il va avoir le dessus et nous vaincre ? À nous deux, nous pouvons, nous allons l'avoir », insista Fogelberg.

Devant le peu d'enthousiasme de Joseph, elle s'interrogea. « Je comprends, Mettius. Tu le connais depuis deux mille ans, c'est quelque chose que personne ne peut même concevoir. Il était avec toi autour de la table de Jésus. Vous avez découvert votre immortalité ensemble. Peut-être ne veux-tu pas qu'il meure parce que tu t'inquiètes des répercussions. Mais c'est ça la vie, Mettius. Expérimenter, essayer et faire des choix. Moi, je ne peux laisser cet homme vivre. Je respecterai ta décision. La mienne en tout cas est sans appel. J'ai besoin que tu comprennes pourquoi je veux l'éliminer. Je ne vais pas l'arrêter, la loi ne peut rien contre un homme comme lui. »

Joseph baissa les yeux, mêlant douleur et réflexion dans son regard. « Bien sûr que j'ai peur, Sarah. J'ai peur de disparaître. J'ai fait de mon mieux pour être discret, je n'ai pas toujours réussi, et maintenant j'ai peur parce que je n'ai rien laissé derrière moi, aucune trace de mon passage, aucune descendance. Je suis une ombre depuis deux mille ans, une légende ici et là. »

Fogelberg posa sa main sur celle de Joseph, cherchant à le réconforter.

« C'est faux, Mettius. Tes élèves se souviennent de toi, ils t'apprécient », corrigea Sarah, déterminée.