Chapitre 37

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Bagdad

an 766


Féru des sciences, le Calife Abou-Djaafar Al-Mansur ouvrit les portes de la nouvelle capitale de l'empire abbasside aux mathématiciens, astrologues, astronomes, géographes et agronomes. Grâce à sa politique d'ouverture et de tolérance envers les dhimmis*, Bagdad devint rapidement un centre renommé pour les sciences. La ville rivalise désormais avec la Grèce, et de nombreuses avancées en mathématiques étaient en cours de théorisation. Les plus grands savants de l'Empire s'étaient installés à Bagdad et ils s'attellent à traduire les connaissances grecques et perses, ce qui renforçait l'importance de la bibliothèque.

Yehudah, ayant entendu parler de la réputation grandissante du savant Sayyid ibn Mahmud dans les domaines de l'astronomie, des mathématiques et de la géographie, arriva dans la nouvelle capitale avec la ferme intention de solliciter son aide, voire de l'exiger ou de la provoquer. Après sept siècles d'errance, il estimait qu'il était temps d'obtenir une aide extérieure pour résoudre son problème, d'autant plus que Sayyid ibn Mahmud semblait réunir tout le savoir nécessaire pour répondre à ses difficultés.

Même si Yehudah avait déjà récupéré trois deniers et compris que les pièces indiquaient les emplacements des autres, le moyen pour les localiser restait... complexe. Malgré ses talents et sa connaissance approfondie des énigmes, il avait atteint une impasse. La quête pour trouver les autres deniers semblait insaisissable et infiniment ardue.

Perdu dans ses réflexions, Yehudah arpentait les rues animées de Bagdad, impressionné par l'effervescence intellectuelle et la richesse culturelle qui imprégnaient chaque coin de la ville. Les ruelles sinueuses étaient bordées de marchands et d'artisans, proposant un kaléidoscope de couleurs et d'odeurs exotiques. Les dômes des mosquées et les minarets s'élevaient majestueusement dans le ciel, témoignant de l'importance spirituelle de la ville.

Sayyid écouta attentivement Yehudah lui exposer son problème. Curieux, il sortit les deniers de la bourse de cuir que lui tendait Yehudah, les extirpant des bandes de tissus qui les enveloppaient individuellement. À sa grande surprise, les deux deniers crépitèrent lorsqu'il les manipula, tandis que Yehudah posait dans sa main une troisième bourse, lui expliquant pourquoi ce denier était à part des autres.

S'emparant d'un cristal poli, Sayyid observa les deniers à travers la pierre et vit une image se former dans les arcs électriques qui se croisaient. « Ohhhh », s'exclama-t-il, intrigué par ce phénomène étrange.

Yehudah sourit, satisfait de l'intérêt suscité par ses deniers. Sayyid se leva et fit les cent pas dans son laboratoire, marmonnant tout en frottant sa barbe. Sans se préoccuper de son invité, il gribouilla sur du papyrus avec un morceau de charbon taillé en pointe, plongé dans ses réflexions.

Yehudah, conscient de l'importance de laisser le savant se concentrer, attendit patiemment, sachant que cela pourrait l'aider à retrouver son argent plus rapidement.

Après un moment, Sayyid reprit la parole, posant des questions sur les images qui se formaient dans les arcs électriques et leur signification.

« Intéressant, intéressant », murmura Sayyid, l'esprit en ébullition.

« Pensez-vous qu'il soit possible de voir l'image en plus grand ?

— Comme si nous la regardions... hum. Oui, je vois, je devrais... Oui. Probablement, mais pour cela, il faudrait... Ohhhh. Je dois y réfléchir, reviens demain », dit-il, déjà perdu dans ses pensées et s'attelant à travailler sur ce nouveau projet passionnant.

« Je vous les confie, ne les montrez à personne », insista Yehudah, conscient du caractère sensible de cette découverte.

« Bien sûr, bien sûr. Soyez sans crainte. Revenez demain », répondit Sayyid, l'œil toujours collé sur son cristal poli, convexe, étudiant avec fascination l'électricité qui émanait des deniers.

It ends with usOù les histoires vivent. Découvrez maintenant