Chapitre 43

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Quelque part en Angleterre, comté de Somerset

1959


Max Devereaux se réveilla nauséeux, avec un mal de crâne d'une ampleur qu'il n'avait jamais ressenti. Le simple fait de tourner la tête lui donnait envie de vomir.

« Vous êtes du genre tenace », dit une voix derrière lui. « Et plutôt efficace, je dois le reconnaître.

— Qui êtes-vous ? » demanda-t-il d'une voix anxieuse.

« Vous avez réuni plusieurs deniers assez rapidement. J'aimerais me joindre à votre quête et vous financer », répondit l'inconnu.

Devereaux, toujours méfiant, insista, « Qui êtes-vous ? »

Quelqu'un de son équipe avait parlé, dévoilé leur quête ?

« Quelqu'un qui peut vous faire un bond dans vos recherches. Dites-moi pour quelle raison vous cherchez ces deniers. Nombreux les ont cherchés à travers l'histoire, qu'est-ce qui vous motive, Monsieur Devereaux ? Leur valeur religieuse ? Historique ? Le pouvoir supposé qu'ils contiennent ? »

Devereaux hésita un instant, puis répondit, « Le pouvoir, mais je veux voir ce qu'il se produira une fois les trente deniers réunis. »

« Bien. Nous avons un objectif commun », dit l'inconnu.

Apportant un coffret gainé de plomb, il en ouvrit le couvercle, dévoilant des deniers séparés des autres par une protection en plomb.

« J'en possède quelques-uns, six pour être exact. Voulez-vous vous associer avec moi, Monsieur Devereaux ? »

Le cœur de Devereaux battait la chamade en voyant les six deniers étincelants devant lui. « Six ? Mon Dieu », murmura-t-il, le souffle coupé.

« Dieu... c'est une façon de voir les choses », sourit l'inconnu, « James David Roundtree, appellez-moi JD. Alors, combien en avez-vous, sept ? Huit ?

— Six aussi », répondit Devereaux.

« Bien, si nous nous mettons ensemble, nous en serons à douze sur trente, nous doublerons la mise. Les choses ne pourront qu'accélérer. Avons-nous une entente ? » proposa James David Roundtree.

« Oui, bien sûr que oui ! » s'emporta Devereaux, excité par l'idée de voir la quête avancer plus rapidement.

Les autres membres du groupe regardaient d'un mauvais œil l'arrivée de cet étranger qui semblait en savoir beaucoup sur eux. Ses explications sur la manière dont il s'était procuré les six deniers étaient trop vagues pour convaincre qui que ce soit, mais il apportait six deniers avec lui, aussi force était de l'accepter au sein du groupe. Malgré quelques suspicions, ses compétences linguistiques furent appréciées et louées. Roundtree parlait plusieurs langues et les lisait sans difficulté. Son apport fut reconnu et apprécié petit à petit.

Les années soixante débutèrent sur de nouvelles découvertes, de nouveaux voyages.

L'apport de James David Roundtree permit de nouvelles combinaisons entre les deniers, révélant d'autres pièces du puzzle et des secrets cachés. En 1977, le groupe avait accumulé 16 deniers. Avec l'arrivée de la technologie, ils réalisent une expérience audacieuse en réunissant plusieurs deniers sans protection. L'énergie dégagée causa un immense black-out à New York en juillet 1977, provoquant des pillages, des émeutes et des arrestations en masse.

Roundtree, estimant ne plus avoir besoin de l'organisation de Max Devereaux, car la technologie pouvait désormais l'assister, tenta de s'emparer des deniers et blessa gravement Devereaux, tout en tuant deux membres de l'équipe. Maîtrisé, il fut abattu sans autre forme de procès avant d'être transporté sur un site de construction et jeté dans une chape de béton frais. Judas allait faire partie des fondations d'un immeuble. Il disparut sans avoir pu mettre la main sur les deniers.

En 1997, âgé de soixante-seize ans, Max Devereaux fut victime d'un anévrisme et mourut avant d'avoir vu s'accomplir son œuvre. Cependant, l'organisation qu'il avait mise sur pied, débutant seul lors de la prise du château de Wewelsburg d'Heinrich Himmler, avait pris de l'ampleur au fil des années. Financièrement, l'argent coulait à flots grâce à des investissements judicieux et surtout par la vente d'objets exhumés lors de leurs recherches. Il avait perdu, lentement, au fil des années, tous ses compagnons de la première heure.

Avec l'arrivée des années 2000, des changements majeurs se produisirent au sein de l'organisation. Bien que la quête des trente deniers demeure prioritaire, la recherche de Judas devient également essentielle. Au fil des ans, des membres de l'organisation disparaissaient mystérieusement, laissant derrière eux des messages énigmatiques : « Rendez-moi mes deniers ». Ces événements troublants semblaient être bien plus qu'un simple canular, alimentant les inquiétudes au sein de l'organisation.

Dix ans après la disparition de leur fondateur, Max Devereaux, un nouveau membre est recruté. Il prétendait être l'héritier de James David Roundtree, dont le passé avait été effacé sur ordre de l'aile radicale de l'organisation après la mort de Devereaux.

Dans les rues effervescentes de New York, l'histoire prend un nouveau tournant. Le terrain où Judas avait été emprisonné pendant des décennies fut vendu à des spéculateurs immobiliers avides, et le bâtiment construit sur ce lieu chargé d'histoire fut démoli. La structure bétonnée qui avait autrefois retenu Judas fut fragilisée, offrant une échappatoire inespérée. Trente ans après sa mise en sommeil, Judas sortit enfin de son enfermement souterrain.

Toutes les personnes ayant connu Devereaux et Roundtree sont désormais décédées, laissant place à une nouvelle génération qui ignorait tout de leur histoire. Le descendant de James David Roundtree, qui avait intégré l'organisation, possédait une vieille photographie prise lors de l'inauguration du siège social. Bien des gens remarquèrent sa frappante ressemblance avec son arrière-grand-père, mais rien ne subsistait dans les archives.

De retour au sein de l'organisation, Judas se mit en chasse, déterminé à retrouver ses deniers le plus rapidement possible. Il approcha Élisabeth Green, une nouvelle recrue, avec qui il sympathisa rapidement, formant un duo qui se transforma en couple.

Les années 2000 apportèrent une révolution technologique avec l'avènement de l'informatique et d'internet. La quête des deniers bénéficie grandement de ces avancées. Grâce à des logiciels sophistiqués, les deniers furent extraits de leur coque protectrice, assemblés numériquement, puis analysés à travers différentes bases de données. Une localisation précise s'afficha sur une carte, indiquant les coordonnées GPS des deniers encore dispersés. La technologie permit de gagner en vitesse, mais deux deniers manquaient toujours à l'appel.

Judas, de son côté, tentait de s'emparer des deniers avec l'aide d'Élisabeth, jouant sur ses émotions pour la convaincre de se ranger de son côté. Cependant, Élisabeth était loyale à la cause de l'organisation, malgré la tentation qu'il représentait. Lors de sa dernière tentative, Judas avait enlevé Élisabeth, espérant obtenir des informations cruciales. Mais elle se montra intraitable, préférant mourir plutôt que de trahir son engagement. La tuer s'avéra être une erreur, car cela attira l'attention de l'organisation sur lui, qui se mit en alerte.

Pour échapper à leurs recherches, Judas dut se faire passer pour mort en abandonnant l'appartement qu'il partageait avec Élisabeth. Les traces de sang qu'il laissa derrière lui semblaient suggérer le pire, mais il était loin d'avoir dit son dernier mot.

Désormais en mode attaque, Judas recruta une aide improbable. Quelqu'un de déterminé, pour des raisons qui lui sont propres, à s'attaquer à la même cible qui se mettait en travers de sa route, cible qui travaillait avec le Romain. Quelles pouvaient être les chances que ces deux personnes gravitent autour du Romain et de Judas ? Et que ces deux-là soient liés. Dieu a toujours un certain sens de l'humour, estimait Judas.

It ends with usOù les histoires vivent. Découvrez maintenant