Perle de l'Atlantique

7. Essaye-moi (7/7)

Les cinq jours suivants, Jade et Goran se retrouvent tous les matins. 

Étirements, souplesse des muscles, et premières séances d'apnée rythment les entraînements. Ils ne durent qu'une heure, mais à la fin, Jade a l'impression d'y être depuis 3 heures tant chaque parcelle de son corps est sollicitée.

‒ C'est bien ! T'apprends vite !

‒ J'ai un kiné qui ne me lâchait pas pendant la rééducation. Je comprend seulement l'intérêt aujourd'hui.

Goran est toujours très prévenant. Les rares fois où elle mentionne sa convalescence, il l'écoute, mais ne montre aucun signe de curiosité. Il maintient une relation de confiance, sans oublier de remplir son rôle de coach.

Depuis la veille, Jade a accepté d'utiliser le siège élévateur. Elle l'a fait pour lui, pour ménager son dos.

‒ Tiens !

Goran l'enveloppe d'une serviette.

‒ Je voulais te dire que je cherche le moyen de te procurer une queue de sirène.

‒ C'est vrai ? Tu vas m'entraîner pour de bon ?

‒ Tu crois que je fais quoi de tous ces matins de vacances ?

Jade se mord la lèvre, montrant sa gêne.

‒ Euh... c'était pas pour te mettre mal à l'aise. J'ai bien voulu me lever tôt pour toi. Je t'ai dit, j'ai senti ton énergie et je suis partant pour te former. Je pensais aller voir une amie qui dessine ses prototypes de queue de sirène, avec mon pote kiné. Il doit me redire si le prothésiste peut lui fournir des éléments pour la structure.

Jade y avait, bien entendu, pensé. 

‒ Je pourrais contacter le mien, explique-t-elle. Il m'a dit que je pourrais l'appeler à la moindre question. Il connaît mon corps, l'état de mes muscles.

Goran semble soulagé.

‒ Je n'osais pas te le demander. Ce serait l'idéal, bien sûr ! Redis-moi vite quand nous pourrons se programmer ça.

Ce soir-là, sans s'en rendre compte, Jade a réduit le dosage de ses antidépresseurs.