9. Une vision qui s'écaille (1/5)

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‒ C'est mignon, ton petit patelin !

Sur la rue du village qui descend à la plage, Lucille pousse le fauteuil de sa sœur.

‒ Tu sais à quoi ça me fait penser ? A la ville des Dents de la mer, en plus petit. Regarde la baraque, là-bas !

Elle désigne l'une des maisons de bord de mer, tout de bois avec une vue imprenable sur la baie et le port. Jade n'en voit qu'une partie, elle tente de se hisser en allongeant son dos et son cou.

‒ Si on était riche... conclut Lucille en bifurquant vers la grève. Alors, c'est là que tu t'entraînes ?

Jade a longuement parlé de ses séances d'entraînements. Sa sœur était au bord des larmes quand elle l'a écoutée la première fois. Elle n'a rien dit, mais Jade n'a pas loupé les reniflements persistants – les allergies ont bon dos, surtout que la saison des pollens n'a pas encore commencé !

‒ Ça doit être fantastique ! Épuisant, mais fantastique !

‒ Tu ne crois pas si bien dire... Je me sens pleine de courbatures depuis des semaines. Mais qu'est-ce que ça fait du bien !

‒ J'aimerais beaucoup rencontrer ce Goran !

Jade n'est pas insensible à l'évocation du prénom de son coach. 

Elle repense à sa petite amie. 

A la douche, qu'elle a prise seule.

‒ Tu le verras demain, explique Jade.

‒ Ah oui ?

‒ Il m'a envoyé un mail ce matin. Sa pote à Arcachon a entendu parler de moi et veut me rencontrer pour discuter du prototype de queue de sirène.

‒ Oh, mais c'est génial ! 

Lucille s'abaisse pour enlacer sa sœur, son cri faisant s'enfuir les mouettes en un panache de plumes et de rires.

Perle de l'AtlantiqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant