CHAPITRE 2

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Mardi
1er novembre

    J'ouvre les yeux en grognant, allume mon portable, et vois qu'il n'est même pas 6h. La pollution sonore m'a réveillé bien avant l'heure prévue, ce dont je n'ai absolument pas l'habitude. Où j'habitais, seuls des vaches et quelques tracteurs passaient devant chez moi. Là, j'ai l'impression d'être au milieu d'un carnaval de klaxonnes.   

    Les joies de la vie parisienne...

— Maintenant que je suis debout, autant en profiter pour ranger un peu.

    Je m'attaque à ma chambre d'amis qui a été transformée en bibliothèque pour accueillir tous mes précieux livres. C'est mon frère qui s'est chargé de les mettre dans les cartons. Je suppose donc qu'ils sont tous mélangés. Il a dû prendre un malin plaisir à mettre les tomes de la même saga dans des cartons différents rien que pour me faire chier.

    Le déballage du premier carton confirme mes soupçons. Tom m'avait gentiment laissé un papier d'encouragement: « Bonne chance pour tout trier ». Je soupire et souris en même temps. C'était Tom tout craché. Néanmoins, je n'oublie pas de prendre le papier en photo et de la lui envoyer, sans oublier d'ajouter un magnifique emoji fuck.

    Je finis par perdre réellement espoir après le rangement du huitième carton en voyant qu'il avait vraiment tout mélangé. Les auteurs. Les éditions. Les sagas. Ça allait me prendre des heures pour trier ces centaines de bouquins.

   Je saisis mon téléphone, histoire d'en rajouter une couche.

Je te déteste et te renie
définitivement de mon
arbre généalogique !

    En envoyant le message, je vérifie l'heure.

— Merde!

    Je me lève d'un bond, m'habille en vitesse, attrape mon sac, mes chaussures, mon manteau, une pomme, mon repas pour le midi et mes clés pour fermer mon appart avant de dévaler les escaliers et courir vers le métro. Arrivée sur le quai à bout de souffle, je cherche ma ventoline dans mon sac. Mes crises d'asthmes m'empêchent de courir trop longtemps, surtout en état de stress comme maintenant.

    Le transport n'est pas des plus agréable. Tout le monde se serrent et se poussent. Une odeur de transpiration surplombe l'atmosphère. Je me retrouve plaquée contre une des portes, mais au moins, cela me permets de descendre plus facilement lorsque mon arrêt est annoncé.

    Pour une question de sécurité, je vérifie la direction sur mon GPS et me dirige vers ma nouvelle boîte au pas de course.

    Et ce n'est pas n'importe quelle boîte!

    Être acceptée dans la maison d'édition Dugas est un rêve qui s'exauce! Les livres sont devenus ma passion il y'a de cela plusieurs années. Une passion si débordante que celle-ci m'a même poussé à écrire mes propres histoires. Créer mon univers rien qu'à moi.

    Mais, si j'ai choisi de postuler dans cette maison en particulier, ce n'est pas pour rien. Les éditions Dugas regroupent principalement des livres historiques. Des centaines de récits se déroulants lors de périodes passées, comme mes manuscrits. Et je compte bien les déposer dans l'espoir de les voir être édités. Du moins, si j'en ai un jour le courage...

    Je ne prends pas le temps d'admirer l'extérieur, je ne peux pas me permettre d'être en retard dès mon premier jour. Surtout quand le patron en personne m'attend.       

My Red Où les histoires vivent. Découvrez maintenant