CHAPITRE 24

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Vendredi
2 décembre

    Ce matin, je suis un peu gêné de venir sonner chez Joyce. Je veux à tout prix éviter qu'elle soit trop exposée au danger que représente Britney et je me suis promis de la protéger sans trop l'approcher. Mais ne pas céder à la tentation lorsqu'elle vit et travaille près de moi est plus facile à dire qu'à faire. La savoir de l'autre côté d'un mur sans pouvoir la voir est devenu de plus en plus difficile à vivre. Son absence me procure un mal-être incompréhensible. Mais, dès qu'elle se retrouve près de moi, je me sens tout de suite apaisé.

    Sa présence est devenue une drogue, et j'en deviens chaque jour un peu plus dépendant. Je ne prévois pas de flirter avec elle, du moins pas pour l'instant. Je veux d'abord régler mes problèmes. Mais quand ce sera chose faite, je compte bien me donner corps et âme pour plus qu'un simple baiser volé à la va vite. Quitte à ramper par terre en la suppliant s'il le faut.

    Parce que ce baiser..!

    Je souris en repensant à cet instant si parfait. Si doux.

    Je m'étais excusé pour la forme, mais ne regrettais absolument pas. Mon intention n'avait pas été de la brusquer en l'embrassant sans prévenir, mais je n'aurais pu faire autrement. Sur le moment, ça avait été plus fort que moi, comme si mon corps ne pouvait s'en empêcher. Sa bouche appelait la mienne. Et quand mes lèvres s'étaient écrasées sur les siennes, j'ai compris qu'elles avaient été sculptées pour moi. Que Joyce est, et serait toujours la seule à me faire ressentir cette douce chaleur dans ma poitrine.

    Je secoue la tête pour mettre fin à mes rêveries. Pour le moment, ce qui m'embarrasse, c'est de quémander à Joyce un après-midi en lui faisant croire que l'idée vient de ma fille.

    On me donne toujours sans que j'ai à demander quoi que ce soit. Je sais que tout ne m'est pas dû bien sûr, mais je n'ai pas l'habitude d'effectuer cette démarche. Sauf que je suis près à changer tout mon quotidien pour quelques minutes en sa compagnie.

    Elle ouvre enfin la porte. Je me sens tout de suite mieux à la simple vue de son visage.

Elle est magnifique!

— Oui? demande-t-elle d'une voix timide.

— Euh...

    Je me racle la gorge, mal à l'aise. L'histoire du baisé a apparemment instauré une certaine gêne entre nous.

— Alice aimerait que vous nous aidiez à décorer notre sapin.

— Ah...

— Si ça ne vous dérange pas bien sûr! m'empresse-je d'ajouter en espérant que ce soit le cas.

— Non! Bien sûr que non! Mais...euh...ça ne vous dérange pas vous? bégaye-t-elle en tirant nerveusement sur l'extrémité des manches de son pull, toujours bien trop large pour elle.

— Non! Au contraire.

    Je me trouve ridicule. J'ai l'impression d'être un adolescent perdant tous ses moyens face à une jolie fille.

— D'accord...je...j'arrive alors.

    Je soupire d'aise et, cinq minutes plus tard, elle est chez moi, des guirlandes dans les mains.

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