CHAPITRE 16

24 2 0
                                    



Samedi
26 novembre

Comme convenu, je me présente à l'appartement voisin à 11h pour le baby-sitting. Alice m'accueille avec un grand câlin. Son père se contente -à mon plus grand soulagement- d'un simple bonjour.

Il se met ensuite à me faire une liste détaillée.

— Alice se couche dans les alentours de 22h et se lève vers 8h. Elle vous demandera sûrement de lui lire une histoire avant de dormir. Si vous souhaitez regarder un dessin animé, les DVD sont dans le meuble télé et les...

— Je pense que je vais m'en sortir, le coupé-je. Ce n'est pas la première fois que je garde un enfant.

Avec toutes les heures de baby-sitting à mon actif, je suis rodée.

— Bien...Je vous ai laissé mon numéro sur la table. N'hésitez pas à m'appeler en cas de besoin.

— Comptez sur moi!

Il passe nerveusement sa main dans sa barbe et vérifie autour de lui qu'il n'a rien oublié. Il a beau faire le dur, je vois bien qu'il n'est pas rassuré à l'idée de laisser sa petite protégée. Ça change de l'image du Grand Monsieur Dugas que j'ai au travail.

— Bon, je crois que j'ai fait le tour.

Un sac de sport à la main en guise de valise, il s'accroupit pour donner les dernières consignes à sa fille.

— Tu es sage ma puce, d'accord?

— Promis!

Il ouvre ensuite grands ses bras.

— Tu me fais un câlin avant que je parte.

Aussitôt, Alice se jette sur lui, toute souriante. À cet instant, je maudis mon cœur bien trop faible.

J'avoue, ils sont trop mignons tous les deux.

Il finit par se relever et prend tout son temps pour enfiler son manteau et ouvrir la porte.

Vu son costard, il ne part pas pour enfiler des perles.

Je me demande s'il va rejoindre la sous-directrice..?

Il me jette un dernier regard avant de s'en aller pour de bon.

— Je crois que ton papa à peur de te laisser avec moi, dis-je les yeux fixés sur la porte qui vient de se refermer.

— Mmh!

Je me tourne ensuite vers Alice en affichant un sourire diabolique.

— Et il y'a de quoi! Parce que je vais te manger toute crue!

— Aaaah! crie-t-elle en rigolant alors que je la poursuis.

J'arrive à l'attraper et la chatouille sur le canapé. Lorsque je la libère, elle se venge en me chatouillant à son tour.

***

— Aaaah!

Debout devant la porte, je souris bêtement en entendant les éclats de rire d'Alice et de Mademoiselle Muller. L'envie d'entrer les rejoindre est forte. Très forte! J'adore regarder ma fille rire de bon cœur et j'aurais bien aimé voir Mademoiselle Muller sans l'air sérieux ou gêné qu'elle arbore quotidiennement au travail.

Mais je finis par retirer ma main de la poignée. J'ai un problème urgent à régler. Je ne prendrais pas une nouvelle fois le risque de réagir trop tard.

Je prends ma voiture et pars. Il me faut une bonne heure pour arriver chez Michael. Celui-ci m'accueille par un sourire qui laisse transparaître sa désolation.

My Red Où les histoires vivent. Découvrez maintenant