CHAPITRE 44

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Mercredi
14 décembre

L'esprit embrumé, je sors de la chambre en baillant.

— Tu as dormis avec mon papa? me demande Alice sans détour en m'apercevant par dessus son bol de chocolat chaud.

— Eh bien...oui.

« Dormis » est un bien grand mot.

Les petits yeux d'Alice se posent ensuite sur ma tenue.

— C'est la chemise à mon papa?

— Oui. Il me l'a prêté parce que mon pyjama est cassé, mente-je.

Il est surtout introuvable.

— Je peux t'en prêter un si tu veux.

— Merci ma puce, mais il risque d'être trop petit pour moi.

Alice prends quelques secondes pour réfléchir au problème. C'est le moment que choisit Nicolas pour sortir de la salle de bain, beaucoup plus habillé qu'il y'a une heure. Il est vêtu d'une chemise blanche rentrée dans un pantalon noir à la coupe impeccable, comme à son habitude.

Il prend ensuite les clés de la voiture et enfile ses chaussures.

— Tu es prête Alice?

Cette dernière finit son bol en vitesse et s'empresse d'aller chercher son cartable avant de se poster devant la porte d'entrée d'une manière presque militaire.

Je regarde la scène, perplexe.

— C'est moi ou elle est pressée d'aller à l'école? chuchoté-je à Nicolas qui s'était approché de moi.

— Je me posais la même question.

— Je suis prête à parier que ce Gabriel a quelque chose à voir là-dedans.

À ces mots, Nicolas pâlit.

— Il faut que je me renseigne sur ce gosse, répond-t-il d'un air très sérieux.

J'explose de rire. S'approcher d'Alice, c'est se frotter à son père.

Pauvre Gabriel.

— Tu viens papa! Je vais être en retard.

— Oui oui...

Nicolas se tourne vers moi.

— Ça va aller toute seule?

— Mais oui, je vais très bien! Et puis j'ai de quoi m'occuper avec l'écriture du tome deux.

Maintenant que je suis sûre que le premier tome de Fairlan House sera édité, je peux sérieusement me consacrer sur la suite. Et puis, même si Nicolas m'a formellement interdit de travailler durant mon arrêt, j'ai réussi à récupérer quelques dossiers grâce à Céline. Je vais pouvoir tranquillement les consulter dans son dos.

— Très bien! ajoute-t-il en prenant son manteau.

Au même moment, j'entends mon téléphone vibrer sur la table et le saisis.

— Ce sont mes parents, je dois répondre.

Avant que je ne décroche, Nicolas se penche pour m'embrasser.

Mon cœur rate un battement. Ce n'est pourtant pas la première fois qu'il m'embrasse, loin de là, mais la sensation est toujours aussi agréable.

— J'ai des choses à faire mais je rentre vite, me chuchote-t-il en s'écartant.

— D'accord.

Je l'observe s'éloigner, lorsque je croise le regard d'Alice.

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