CHAPITRE 34

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Mercredi
7 décembre

— Argh!

Je me réveille avec un mal de tête insupportable, comme si des milliers de petites aiguilles me transperçaient le crâne. Rien que le fait de me redresser en position assise est douloureux.

Je ferme les yeux et m'étire.

Très mauvaise idée! Ce simple geste me fait grogner de douleur et réveille des muscles dont je ne soupçonnais même pas l'existence.

— ...serait-il possible de me le livrer dès cet après-midi?

J'ouvre brusquement les yeux en entendant cette voix que je reconnais directement.

Nicolas? Ici? Chez moi?

Je soulève ma couette d'un geste instinctif. À part mon pull en moins, je porte toujours les mêmes vêtements que la veille.

Perdue dans mes souvenirs, je tente de me repasser le film de la veille, mais tout est flou. Je me rappelle vaguement avoir parlé avec mes collègues pendant que miss botox s'accrochait à Nicolas comme une sangsue. Je suis ensuite partie chercher à boire. Et après...

    Après ça, trou noir! C'est comme si on m'avait téléporté dans mon lit.

— Je savais bien que j'avais entendu du bruit.

Je sursaute et remonte -inutilement- ma couette sur ma poitrine en voyant Nicolas à l'entrée de ma chambre, un sourire aux lèvres.

— Pas trop mal à la tête?

— Un peu...

— Le contraire m'aurait étonné, répond-t-il simplement en partant en direction de la cuisine.

Je profite de son départ pour enfiler un pull. Je ne veux pas qu'il voit mes bras grassouillets.

Toujours perplexe face à ce qui se passe, je le rejoins, mais reste en retrait pendant qu'il se prépare un thé ainsi qu'une pomme qu'il coupe en quartiers.

— Tenez! Je ne sais pas ce que vous mangez au petit déjeuner, mais j'ai remarqué que vous aimiez les pommes.

    C'est pour moi?

De l'autre côté de l'îlot, j'attrape la tasse et la pomme qu'il me tends d'un air absent en prononçant un « merci » presque inaudible.

C'est quoi ce bordel! Je suis en train de rêver ou quoi?

Figée, je regarde Nicolas de haut en bas. Lui aussi porte les mêmes vêtements qu'hier et ses cheveux ne sont pas coiffés.

Les centaines de questions que je me poses doivent se lire sur mon visage, car il dit:

— Si ça peut vous rassurer, il ne s'est rien passé. Je ne voulais juste pas vous laisser dormir seule. Vous n'étiez pas en état de fermer la porte à clé de l'intérieur.

Je me rends compte que ma façon de le regarder est totalement déplacée, alors je me ressaisis.

— Je suis désolée. Je ne me souviens pas de ce qu'il s'est passé hier.

Face à moi, Nicolas affiche un sourire amusé qui ne me rassure pas le moins du monde.

— J'étais vraiment bourrée? me risqué-je.

— Un peu.

— C'est-à-dire?

— Disons que...vous dormiez presque debout. Mais j'ai appris que vous aviez un vrai talent pour faire passer les feux au vert rien qu'en soufflant dessus. Et bien sûr, je suis totalement d'accord avec vous, c'est vraiment triste que les manchots ne sachent pas voler! ajoute-t-il en riant.

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