CHAPITRE 30

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Lundi
5 décembre

    Je ne sais plus quoi faire! Michael n'a pas arrêté de me charrier hier. Apparemment, il s'attendait à ce que Joyce et moi nous jetions l'un sur l'autre à tout moment. Je me suis bien gardé de lui dire que je me suis effectivement jeté sur elle à la première occasion.

    Quel idiot!

    Je m'étais promis d'attendre que tout soit réglé avec Britney et qu'il n'y ai plus aucun danger pour elle! La protéger est ma priorité! Mais lorsque je l'ai vu rire, tout raisonnement avait quitté mon esprit. Et avant que je ne m'en rende compte, je l'avais rejoins dans sa bibliothèque. Je n'ai pas eu le courage de faire demi tour. Pour être tout à fait honnête avec moi-même, la volonté n'y était pas du tout.

    Mon corps la réclamait. Tout ce que je voulais, c'était la toucher. Sentir sa peau douce sous mes doigts. Sentir son parfum s'emparer de moi. Sentir son souffle chaud se mélanger au mien. Sentir ses lèvres sur les miennes dans l'espoir d'aspirer ne serait-ce qu'une infime partie de son âme pour que je puisse la conserver avec moi jusqu'à ce que la mort m'emporte dans ses abysses.

    Tout ce que je veux, c'est elle!

    Mais je dois prendre sur moi et me contrôler. Ce n'est pas le bon moment! Il faut que je me ressaisisse et que je tente de faire abstraction de sa présence près de moi. Avec un peu de bonne volonté je peux y arriver!

    Du moins, je l'espère.

***

    Une tension plane dans la voiture. La proximité de nos corps devient presque insoutenable. Il suffit que Nicolas pose sa main sur le boîtier de vitesse près de ma cuisse, pour me provoquer des frissons dans tout le corps. Une douce torture pour mon esprit de plus en plus mal placé en sa présence. Pour ne rien arranger, il ne m'a jamais parut aussi beau que dans son costume d'un bleu profond. Son style toujours soigné et ses cheveux noirs parfaitement ramenés en arrière sont un régal pour les yeux.

    Nous déposons Alice à l'école où trois gardes du corps sont postés dans des voitures pour sécuriser chaque entrées de l'établissement. Avec un dispositif pareil, il ne peut rien lui arriver!

    La suite du trajet est encore plus étrange maintenant que nous ne sommes plus que tous les deux. Aucun de nous n'ose aborder notre étreinte de la veille.

    Voulant mettre un terme à mon embarras, je prends la parole.

— J'ai suivi votre conseil. J'ai retravaillé la fin de mon roman.

— Vous avez trouvé l'inspiration?

    Oh que oui!

    Certains événements récents ont beaucoup aidé.

— Plusieurs idées me sont venus. J'ai finis l'écriture hier soir.

— Parfait! Je compte sur vous pour me déposer un exemplaire dès que possible.

— Je peux le donner à Christelle, m'empresse-je de répondre.

    Ça m'arrangerait vraiment!

— Je préfère le lire moi-même, dit-il en vérifiant dans son rétroviseur, pour la vingtième fois au moins, que nous ne sommes pas suivis.

— Ne vous embêtez pas pour ça, vous avez sûrement mieux à faire.

— Pas dans l'immédiat!

    Je grimace. Vue les scènes rajoutées, j'aurais préféré pouvoir le remettre entre les mains de ma collègue. Cela serait beaucoup moins embarrassant.

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